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PISA : C’EST BIEN TRISTE !

  Collège

La France est devenue la championne de l’échec scolaire. Après le constat accablant de la Cour des Comptes, et le constat catastrophique du HCE (haut Conseil de l’Education) sur le collège, c’est le dernier test « Pisa » qui évalue le niveau des élèves de 15 ans qui vient attacher sa pierre au cou du noyé. La France, tout en restant dans la moyenne, chute de la 12ème à la 18ème place en compréhension de l'écrit et du 13ème au 16ème rang en mathématiques. En cause, un système profondément inégalitaire qui engendre toujours plus d'échec scolaire. En 10 ans, il ya eu un creusement des inégalités scolaires d’origine sociale.

Ce dernier test Pisa (Programme international pour le suivi des acquis des élèves) réalisé en 2009 dans 65 pays (les 34 membres de l'OCDE ainsi que 31 pays ou économies partenaires) auprès de 470.000 élèves, dresse le tableau d'un système éducatif français très inégalitaire et produisant toujours plus d'échec scolaire. Avec son corollaire, une baisse de la France dans le classement, dont la tête est toujours tenue, pour les pays de l'OCDE, par la Corée du Sud, la Finlande et le Canada. Hors OCDE, Shanghai arrive à la première place devant Hong Kong et Singapour.

Pour les mathématiques, la situation devient alarmante : dans cette matière souvent mise en avant pour l'excellence de sa recherche et le nombre de ses médaillés Fields, l'Hexagone tombe, en six ans, du groupe des pays les plus performants à ceux situés dans la moyenne, avec une chute de 14 points des résultats des élèves.

Certes tout n’est pas noir mais la France combine un nombre de bons élèves supérieur à la moyenne de l'OCDE (32 % contre 28 %), mais qui a peu progressé entre 2000 et 2009, avec une proportion d'élèves en très grande difficulté, passée, elle, de 15 % à 20 % en neuf ans et elle aussi supérieure à la moyenne. L'origine sociale et ethnique des élèves est plus déterminante dans leur réussite scolaire en France que pour la moyenne des pays de l'OCDE. Le milieu socioéconomique explique dans l'Hexagone 28 % de la variation dans les performances (22 % pour l'OCDE). Quant aux élèves issus de la première génération de l'immigration, ils ont au moins deux fois plus de risques de faire partie des élèves les plus en difficultés. Ce sont les points noirs du système qui stigmatisent notre difficulté à intégrer et faire réussir convenablement les enfants à handicap, qu’il s’agisse de ceux issus de milieux défavorisés ou de l’immigration.

La discipline est aussi en cause. Comme dans tous les pays de l’OCDE, elle s’est dégradée et touche d’abord les garçons. . « Il n'est pas besoin de faire un arbitrage entre qualité et équité. Les pays les plus performants allient à la fois la plus haute qualité de l'enseignement et la plus grande équité, c'est la principale leçon », indique Bernard Hugonnier, directeur adjoint de l'éducation à l'OCDE.  Le système français est de plus en plus dichotomique avec une augmentation des élèves en échec scolaire, qui ont peu de chance d'obtenir le bac. Il est « sauvé » grâce à son élite, mais pour combien de temps.

Le réflexe facile sera de faire porter le chapeau à la politique du gouvernement. Comme si le mal n’était pas ailleurs, au plus profond du système et de l’idéologie qui sert de filtre pédagogique à la majorité des enseignants. A force d’égalitarisme on arrive à ce résultat surprenant d’un nivellement par le bas auquel échappe une élite sauvée par des stratégies individuelles et parmi laquelle on compte curieusement pour 50% de ses effectifs les enfants …des enseignants.

Voici les clefs de la réussite démontrées selon l'OCDE par Pisa : un solide système de soutien scolaire individualisé, un collège unique, sans redoublement, une forte autonomie des établissements encadrée au plan national et régulièrement évaluée, la scolarisation plusieurs années en maternelle, sans oublier la formation initiale et continue des enseignants comme des chefs d'établissement, la nécessité d'évaluations externes régulières, ainsi qu'une meilleure allocation des ressources, en privilégiant par exemple une rémunération supérieure pour les enseignants, plus efficace qu'un nombre restreint d'élèves en classe. En tête du classement, Shanghai place dans ses écoles les plus difficiles les chefs d'établissement et les enseignants les plus expérimentés, contrairement à ce qui se fait en France. A l'inverse, la Suède, qui a assoupli sa carte scolaire et introduit une sélection plus précoce au collège, a reculé dans le classement... Voilà de quoi méditer.

Mais nos syndicats ont trop de certitudes pour se lancer dans une remise en cause.

C’est bien là le drame !

 

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