HISTOIRE
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POUR EN FINIR AVEC LES CONTESTATIONS

 

Rien ne sert de dénoncer la « politisation » du conflit  sur la réforme des retraites : il est politique depuis le début.  Le PS tente par tous les moyens de se servir du caractère forcément impopulaire du recul de l’âge de la retraite pour s’en prendre à Nicolas Sarkozy, en camouflant au mieux les attitudes contradictoires qu’on décèle en son sein ; les syndicats sont en surenchère permanente, plus préoccupés de l’avenir de leur boutique que de l’intérêt général en raison des élections qui auront lieu en décembre avec la barre des 10% pour leur représentativité, instituée par la loi d’août 2009.

En face, le Président et le Gouvernement se doivent de rester imperturbables,  convaincus à juste raison du bienfondé de la réforme, conforté en plus par les encouragements du FMI qui approuve la solution démographique apportée à la crise du financement des retraites en France.

Cette réforme des retraites est infiniment plus raisonnable que le document de la commission Attali, parce qu’elle propose une politique du possible qui ne porte pas atteinte à la croissance. En effet, si l’essence de ce document est logique et ses attendus incontestables, comme je l’ai écrit avant-hier, proposer l’austérité à tout-va pour réduire la dette et les déficits porteraient une atteinte sévère au pouvoir d’achat des Français, ce qui risquerait de nous plonger dans une durable stagnation économique. Sachant que ce ne sont ni le FMI, ni la commission Attali qui votent !

D’où le pari que fait le Président de la République que sa politique sur le fil du rasoir permettra d’engranger suffisamment de résultats positifs dans l’année 2011 pour lui permettre de l’emporter en 2012, persuadés que nous sommes avec lui, que le retour de la gauche au pouvoir remettrait en cause tous les efforts de réduction des dépenses publiques qu’il faut au contraire amplifier et élargir au fur et à mesure que la situation économique s’éclaircira.

Les errements de la démocratie sociale qui s’arroge le droit de parler au nom de tous les Français parce que quelques dizaines de milliers d’entre eux, plutôt fonctionnaires et déjà retraités qu’actifs, sont dans la rue, battent en brèche sa légitimité dès lors que la démocratie qui s’exprime se traduit par des blocages et des coups de force qui en sont, en eux-mêmes, la négation. Alors que le gouvernement est issu des urnes, ce qui est la meilleure des légitimités et la plus respectable, et dispose d’une majorité parlementaire jusqu’en 2012.

Ceux qui protestent sont-ils si conservateurs qu’ils veulent ignorer le vieillissement, la mondialisation, le mouvement de l’histoire, les gains d’espérance de vie ? Les statistiques de l’Insee viennent de nous annoncer 30% de plus de 60 ans en France en 2060 et 200 000 centenaires : un vrai pied de nez aux manifestants quand on évoque des galopins de septuagénaires et de fringants octogénaires. Il faut bien se dire que l’allongement de la vie au travail, on n’en est qu’au début. N’en déplaise aux lycéens mal instruits de leur avenir !

 


UNE BOUFFEE D’AIR FRAIS !

Amazones

9ème édition du « Raid l’Arbre vert Amazones » ! L’épreuve se déroule à Mayotte. Comme son nom l’indique, il est réservé aux femmes, exclusivement. Pourquoi je vous en parle ?

Trois jeunes femmes y portent le dossard n°37 : Anne, Hélène et Christine. Ce sont trois sœurs et elles mènent toutes les trois une carrière dans l’armée : une dans l’armée de terre, une dans l’armée de l’air et la troisième dans la gendarmerie. Déjà ce n’est pas commun. Elles sont toutes les trois bartholoméennes où elles ont été élevées à deux rues de chez nous. C’est dire si je les connais ! La famille Laurent qui fait partie du cercle de nos amis compte encore un garçon gendarme et une autre fille militaire. Que des vocations ! Autant de bonnes raisons pour s’intéresser au défi de nos trois amazones.

Justement revenons à leur épreuve. Voilà un raid qui n’a rien d’une promenade touristique. Chaque jour, l’équipe se mesure aux autres pendant une semaine dans des étapes sportives qui alternent VTT, canoë, parcours jungle, tir à l’arc, course à pied… qui demandent une condition physique excellente et un entraînement préalable de haut niveau. Aussi pendant des mois elles ont enchaîné les marathons, les courses d’endurance, tout en organisant toutes sortes d’activités pour récolter les fonds nécessaires à leur voyage et au prix de l’engagement. Energie, imagination, initiatives en tous genres, elles ont mis tout en œuvre et sont parvenues à leurs fins.

Elles ont donc fait le voyage de Mayotte. Le raid s’est terminé mercredi 20 octobre avec les 2 km de course à pied et 16 km en canoë ! Elles ont terminé 30èmes sur 75, à cause notamment d’un canoë pourri qui leur a fait perdre 4 places. Chapeau, les filles !

Chaleureuses félicitations à toutes les trois. Voilà qui fait du bien au moral. Les parents Laurent peuvent être fiers de leur progéniture. Et j’espère bien qu’on va arroser ça !

 

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter leur blog www.letterre.eklablog.com


LE NOUVEAU SONGE D’ATTALI

 

« C'était pendant l'horreur d'une profonde nuit.
Ma mère Jézabel devant moi s'est montrée,
Comme au jour de sa mort pompeusement parée.
Ses malheurs n'avaient point abattu sa fierté ;
Même elle avait encor cet éclat emprunté
Dont elle eut soin de peindre et d'orner son visage,
Pour réparer des ans l'irréparable outrage.

« Tremble, m'a-t-elle dit, fille digne de moi… »
                                        Athalie (III, 5) - Racine

 

Comme l’héroïne de Racine, nous faut-il trembler à l’énoncé des catastrophes qui nous attendent, si l’on en croit la prophétie de l’Attali moderne, Jacques, pour ne pas le nommer ?

« 23 Mars 2020. Le printemps était pourtant précoce et la douceur des jours pouvaient faire oublier le terrible drame que la France allait vivre en ce jour sinistre : la banqueroute de l’Etat, incapable de trouver la moindre somme à emprunter sur les marchés financiers, pour faire face à ses obligations. Les salaires des fonctionnaires ne seront pas versés, le versement des intérêts de la dette non plus, et faute de crédits alloués, ce sont des pans entiers de l’économie qui sombrent dans le cauchemar : hôpitaux, collectivités territoriales, associations, travaux publics… Il faut dire que la catastrophe était prévisible de longue date. La dette atteignait maintenant 4 000 milliards d’euros. Rien n’avait pu enrayer sa progression fulgurante depuis que la gauche ayant repris le pouvoir, on avait renoué avec l’état-providence et renoncé à la politique de rigueur et de diminution des dépenses publiques… »

Politique fiction, heureusement. Pourtant c’est à peu de chose près ce qui pourrait arriver si l’on en croit Jacques Attali. Pour éviter ce scénario d’épouvante, avec un comité de 40 experts, il vient de rendre un rapport au Président de la République qui préconise les mesures à prendre à travers une « cure d’austérité » en 25 propositions chocs. Sur les quelque 25 propositions soumises au chef de l'Etat, environ la moitié porte sur la maîtrise des finances publiques.

Trouver un consensus entre la quarantaine de membres de tous bords qui composent la commission n'a pas été simple avec pour objectif de répondre aux « urgences » que sont le désendettement et l'emploi et préparer deux « chantiers de long terme » que constituent l'éducation et la gestion des ressources rares. Le tout étant censé former « une stratégie à dix ans » à l'horizon de laquelle la France serait alors capable d'atteindre une croissance moyenne d'au moins 2,5 % par an.

Pour cela, la priorité est d'abord de ramener le déficit public sous le seuil de 3 % de PIB en 2013, comme s'y est engagé le gouvernement. Si la croissance atteint en moyenne 2 % sur la période, la première proposition est d'accomplir un ajustement de 75 milliards d'euros sur trois ans, indique une version préliminaire du rapport consultée par « Les Echos ». Comment ? En jouant « exclusivement » sur la réduction des dépenses publiques (50 milliards d'euros) et en élargissant l'assiette des prélèvements « sans relèvement des taux » (25 milliards).

Concernant le volet dépenses, 10 milliards d'économies préconisées dans le cadre de « mesures exceptionnelles » : d'ici à 2013, la commission suggère de geler le point d'indice pour les salaires des fonctionnaires (ce qui n'est prévu par le gouvernement que pour 2011) et de prolonger et élargir la règle de non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite aux collectivités locales et à la Sécurité sociale. Il faut en outre geler certaines prestations sociales et mettre sous conditions de ressources les allocations familiales.

A côté de ces mesures temporaires, 40 milliards d'économies sont attendus d'une « meilleure maîtrise des dépenses de chacun des acteurs publics ». L'accent est notamment mis sur les collectivités locales, pour qui est recommandée une baisse de 1 % des concours financiers de l'Etat en valeur. Pour la Sécurité sociale, il propose le déremboursement de médicaments et, surtout, la mise en place d'une participation financière des malades en affection de longue durée aujourd'hui pris en charge à 100 % par la Sécurité sociale quelles que soient leurs ressources.

Côté recettes, la commission partage la philosophie du gouvernement en décidant de jouer en priorité sur les niches fiscales et sociales. Le rapport prône un « réexamen » de la fiscalité sur les plus-values et les successions « pour des raisons d'équité ».

La commission estime que ce plan de redressement des finances publiques est « réaliste, équitable et équilibré ». Il a été rejeté en bloc par le PS. De nombreuses mesures trop impopulaires sont déjà mises à l’écart par le gouvernement… L'ancien conseiller de Mitterrand a adjuré les députés de dire la vérité aux Français et d'avoir le courage d'en assumer les conséquences. Sinon, la France sera définitivement "larguée". 

 


 


LA DERNIERE LIGNE DROITE

   Parlement séance

 Il n’est pas encore temps de tirer des conclusions, mais cette semaine apparaît bien comme la dernière ligne droite pour l’adoption de la réforme des retraites avec l'adoption définitive par les deux Assemblées du projet de loi. C'est étape est déterminante pour la suite du mouvement de contestation. Sans être le dernier round de la bataille qui a commencé, Nicolas Sarkozy peut espérer une sortie de crise avec les syndicats qui hésitent sur la marche à suivre et sont divisés ouvertement sur les blocages, et une opinion qui exprime de plus en plus sa résignation à défaut d’une adhésion. C'est le scénario le plus probable et l’on en voit déjà les premiers signes avec la fin de la grève dans trois raffineries et la reprise du travail des éboueurs dans plusieurs villes. Tout le monde verra les choses reprendre leur cours normal, les contestataires avec amertume, le plus grand nombre avec soulagement. Il n’y a pas de vainqueurs ni de vaincus à y célébrer. Avec ou sans réforme, le recul de l’âge de la retraite était inéluctable. Les Français en sont convaincus au fon d’eux-mêmes.

Mais ce conflit aura montré, une fois de plus, que notre pays est incapable d’assumer sereinement les conséquences de son vieillissement et de la mondialisation réunies. Notre tradition politique continue de tout mélanger : le sujet des retraites a été depuis le début parasité par des considérations autres telles que la préparation de la bataille de 2012, l'inquiétude sur l'avenir des raffineries, l'impopularité du président de la République qui a dû faire face aux effets de la crise, le télescopage « organisé » avec l'affaire Bettencourt, et aussi le désir ardent de François Chérèque de ne pas perdre d'adhérents comme en 2003. Je ne pense pas pour autant que l’accès fièvre qui s’est manifesté soit si grave : à bien des égards il a été même très modéré, qu’il s’agisse des manifestations organisées par les syndicats ou des mots d’ordre de grève finalement peu suivis. Il n’y a eu guère que les cris antisarkozystes de l’hystérique de Lille ou les déclarations paranormales de la folle de Poitiers pour faire désordre.

On continue de nous dire que d'autres voies étaient possibles. Une grande négociation type « Grenelle » aurait évité l’affrontement.  Celle-ci n'avait en réalité aucune chance d'aboutir. J’ai déjà dit ici que le mot « négociation » n’était pas adapté à notre contexte national. Mais même la concertation ne pouvait produire que des résultats à la marge. Si la CFDT accepte l'allongement de la durée de cotisation, alors que celle-ci n'aurait pas d'effet financier réel avant 2030, elle n'a jamais envisagé d'approuver une réforme qui serait rejetée par la CGT. Or, cette dernière a comme objectif, depuis son dernier congrès, d' « arrêter la spirale de l'allongement de la durée de cotisation que prévoit la loi Fillon »... Cette directive est d'ailleurs appliquée à la lettre dans les raffineries, où la revendication officielle de la CGT est le retour aux 37,5 années de cotisation ! Comment aboutir dans ces conditions ?  La CGT ne signe jamais d’accords, c’est une constante.  Quant à ceux qui préconisent des hausses de prélèvement, ils seront vite satisfaits car il en faudra pour financer la dépendance et, selon toute vraisemblance, un jour ou l'autre pour financer l'assurance-maladie.

Les Français qui sont bien sévères aujourd’hui avec leur Président ne tarderont pas à s’apercevoir que ses choix sont judicieux parce qu’ils laissent un peu de marge de manœuvre pour faire face aux autres défis qu’il faut relever avant 2012. pour une fois qu’on en a un qui va jusqu’’au bout sans reculer…

 


ARCHIBALD EN COLERE

Longue vue Longue vue


Voyage en absurdie. Lu dans le journal, ce propos d’un parent d’élève de la FCPE venu soutenir, en tant que « parent responsable », les élèves qui avaient décidé de bloquer l’entrée du lycée et rétorquant aux parents  qui voulaient faire entrer leurs enfants : «  ils remettent en cause une décision démocratique prise en assemblée générale ! ». On croit rêver. Quel crédit apporter à des votes acquis dans des assemblées générales que personne ne contrôle par une minorité d’élèves ? Et, même « démocratiquement » peut-on voter pour un acte illégal ! Ce M. Guilloteau a une conception soviétique de la démocratie. Ce n’est pas la nôtre !

Surréaliste. Vendredi soir dans « C dans l’air », c’est ainsi qu’un participant au débat (René Silvestre, ancien président de l’Etudiant), qualifiait la participation des lycéens aux manifestations contre la réforme des retraites. Rappelant l’endettement de la France pour le profit de la génération qui part en retraite actuellement, et le qualifiant de « hold-up du siècle » sur le dos des jeunes générations qui auront à payer deux fois, il exprimait ainsi sa stupéfaction de voir les jeunes se dresser contre une réforme qui est surtout faite pour eux !

Coup de force ! C’est l’expression encore employée par la gauche pour le vote au Sénat, de la réforme des retraites, après un débat long de 140 heures et après avoir épuisé les amendements, alors qu’elle s’ingéniait à reposer les mêmes questions que dix jours plus tôt. Face à cette obstruction il fallait bien avancer. Il faut être de mauvaise foi pour oser affirmer qu’elle n’a pas pu faire valoir ses arguments. Mais la mauvaise foi de la gauche, et ses mensonges simplificateurs, nous, on a l’habitude !

Réforme injuste. C’est vrai, mais parlons des vrais injustices qu’elle ne corrige pas : sur l’âge des départs en retraite à la SNCF, à la RATP, chez les aiguilleurs du ciel, (pour ne prendre que ces exemples là) et sur le taux des cotisations du régime privé à 10,55% alors qu’il est de 7,85% pour les fonctionnaires. On pourrait évoquer le calcul sur les 25 meilleures années à mettre en face du salaire des six derniers mois…. Il est facile d’imaginer l’ampleur des écarts. Et encore ne passe-t-on pas au microscope les 38 régimes différents qui existent. Et ce sont ceux dont les retraites ne sont pas mises en cause que l’on trouve en pointe dans la contestation… La justice, parlons-en. Parlons en même temps du respect de la légalité !

Négociations. « Il n’y a pas eu de négociations ! Nous voulons une négociation ! ». Les syndicats nous chantent ce refrain sur l’air des lampions. J’ai envie de leur dire que le Gouvernement n’a pas à négocier avec eux. Ce n’est pas comme en Allemagne : en France, ils ne représentent qu’une toute petite partie de la société civile. Le pouvoir d’amendement est au Parlement, pas chez les partenaires sociaux. Par contre, le Gouvernement a un devoir de concertation, ce qui n’est pas la même chose. Et il l’a correctement rempli avec plus de 50 rendez-vous. Que ses interlocuteurs aient été bloqués sur l’âge de départ est un autre aspect, qu’ils cachent soigneusement. La preuve qu’ils ont été écoutés, c’est que le texte a subi 18 modifications et connaît quelques avancées majeures pour les femmes, les polypensionnés ou les parents d’enfants handicapés.

Sondages. Comme dit mon toubib préféré : « on peut sonder les Français par tous les trous, la seule fente qui compte… c’est celle de l’urne ! ». Et en matière de sondage, on a été servi. 2/3 des Français soutiennent paraît-il le mouvement de contestation. Le sondage Opinionway de samedi apporte des précisions intéressantes : s’ils sont 61% à « comprendre » les manifestations, ils ne sont plus que 51% quand il s’agit de soutien (contre 48%) et 63% soutiennent le Gouvernement pour le déblocage des dépôts de carburant ; 56% pensent même qu’il faut respecter le vote des parlementaires et arrêter le mouvement : voilà qui est rassurant pour la démocratie. Cela devrait faire réfléchir les va-t-en guerre.

 

 


RITUEL DESUET ET EXASPERANT

 

Les défilés contre la réforme des retraites tout autant que les piquets de grève rythmés de « tous ensemble, tous ensemble ! » sont une sorte de rituel que notre pays doit affronter dès qu’il décide de changer quelque chose. Montrer des muscles qu’on n’a pas et prendre en otages des secteurs économiques, sont autant de moyens qui servent plus à exercer le pouvoir de nuisance qu’à faire progresser le schmilblick. Il est d’ailleurs curieux d’observer que, quoiqu’en dise la propagande syndicale, les effectifs ne grossissent guère et les grévistes ne répondent pas en masse aux appels qui sont lancés. C’est que ces noyaux traditionnels de « durs », cheminots, transports publics, dockers… s’ils font le « job », il faut bien reconnaître que du fait de leur statut ils sont peu concernés par la réforme. La CGT ne peut utiliser que les troupes qu’elle a.

La répétition de ces rites, accompagnée par les encouragements du PS, d’abord affirmés et maintenant de plus en plus discrets, renforcée par la mobilisation de quelques centaines de lycéens en mal d’initiation au monde adulte ou de carriérisme parasyndical, devient usante pour ne pas dire exaspérante. Ces vieilles traditions de manif’ qui puisent dans le vieil héritage anarcho-syndicaliste dont le mouvement syndical et la gauche française ont du mal à se départir, donnent de notre pays une image rétrograde et, plus grave, contribuent à le ruiner. Le port de Marseille en est l’exemple emblématique.

Ce rituel est d’autant plus en décalage avec la réalité, que contrairement aux proclamations des leaders du mouvement de contestation, ils ne sont nullement représentatifs du peuple. A aucun titre. Ils sont élus par une base insignifiante et le nombre des manifestants qu’ils sont obligés de grossir énormément est trop maigre pour leur conférer une quelconque légitimité. Le pouvoir a raison de s’asseoir dessus. Sans les humilier, évidemment.

Les deux prochains rendez-vous risquent d’être les manif’ de trop. Car la radicalisation n’est pas loin et l’on voit bien où certains voudraient en venir. Besancenot voudrait un nouveau mai 68. (Je prends ! Mais avec la raclée électorale de la gauche qui a suivi.)  La loi sera définitivement adoptée d’ici là, puisque le Sénat l’a votée ce soir.

Il serait temps de se comporter en personnes majeures et d’en finir avec les enfantillages. Il est temps de se remettre au travail, sinon nous le paierons de quelques dizaines de milliers de chômeurs supplémentaires : je ne peux pas croire que des syndicalistes sincères puissent vouloir ce genre de conclusion.

 

 


POINTS FAIBLES

 

Je suivais distraitement, l’autre soir, l’émission « Ce soir où jamais » à laquelle participait diverses personnes, dont une femme dont je n’ai pas bien compris si elle était comédienne ou sociologue et Christian Saint-Pierre l’économiste. La conversation portait sur les manifestations et les motivations des contestataires. Cette femme s’enflamma pour expliquer qu’il fallait bien comprendre la révolte devant les injustices, dans une société où les écarts de revenus sont devenus insupportables, les riches toujours plus riches et les pauvres plus pauvres… Tout cela pour en arriver à la mise au point de l’économiste : « La France est un pays plus égalitaire qu’on ne le pense. L’écart des revenus, après impôts, entre les 10% de Français les plus riches et les 10% de Français les plus pauvres n’est que de 3,5 ! » Une réalité attestée par les chiffres et peu susceptible d’être contestée.

Il y a donc dans notre pays une perception des inégalités de revenus très différente de la réalité économique et je pense qu’elle peut s’expliquer par deux obsessions du discours tenu par le Parti Socialiste. La première, c’est la conception anachronique qu’on y a du fonctionnement de l’économie, conçue comme un gâteau dont on partage les emplois et dans laquelle il est plus important de créer des emplois publics et d'accorder des avantages sociaux, que de s’occuper de produire les richesses pour les financer ; la seconde c’est le discours hystérique sur l’argent et les inégalités, qui confine dans la bouche de ses dirigeants à la névrose obsessionnelle. L’institution des 35 heures et la manière dont elles ont été imposées est un bon exemple de la vision d’une économie administrée et le martèlement sur le bouclier fiscal, un bon exemple de la seconde. Bouclier fiscal, dont on peut relativiser les effets quand on le met en perspective avec la réalité des écarts de revenus. L’impôt en France, par ses multiples visages, est quasi confiscatoire : ça c’est une autre réalité….

Quand on rajoute la culture du mensonge dont abuse Martine Brochen-Aubry à l’habitude de l’accusation péremptoire, il n’est pas difficile alors de faire prendre des vessies pour des lanternes au simple citoyen. L’antienne sur la « justice »  dont les responsables du PS se prévalent sert à brouiller le message de la majorité et, de fait, y parvient.

Ainsi, le PS propose un projet de réforme des retraites assis essentiellement sur des recettes fiscales, au nom de la justice, et des hausses de cotisations des entreprises et des salariés. Il serait facile de démontrer qu’il est bâti sur le sable et qu’il suffit de taxer les cibles visées pour qu’elles s’évanouissent l’année suivante. Les contribuables concernés sont rarement masochistes dans un monde où les capitaux circulent librement et les modes de placement font légion. Mais taxer les riches, c’est populaire. Que ce soit réaliste est une autre affaire. Affirmer sans sourciller que le projet gouvernemental n’est pas financé est une contre-vérité qui mériterait pour le moins une démonstration, ce que la 1ère secrétaire et ses camarades se gardent bien de faire.  Quant à l'affirmation selon laquelle les séniors qu'on prolonge au travail retireraient l'emploi aux jeunes, cela relève de l'escroquerie intellectuelle et renvoie aux manuels les plus élémentaires d'économie appliquée. L’essentiel c’est de continuer d’accuser.

Pourtant, un jour, la vérité s’imposera, et alors… gare à la colère des gens qui auront cru aux mensonges.

 


Déclaration de M. le Président de la République lors du Conseil des ministres

 

Le Président en appelle à la responsabilité de tous les Français et demande le déblocage des dépôts de carburants. Voici le texte intégral de sa déclaration.

 

Palais de l'Élysée -- Mercredi 20 octobre 2010

  « Je mènerai à son terme la réforme des retraites »...

Sarko 20 10 ...

"Je mènerai à son terme la réforme des retraites car mon devoir en tant que chef de l'Etat est de garantir aux Français qu'eux-mêmes et leurs enfants pourront compter sur leur retraite et que le niveau des pensions sera maintenu.

Cette réforme, j'ai voulu qu'elle soit la plus juste possible. Avec le gouvernement, j'ai donc été attentif à toutes les propositions, notamment celles des partenaires sociaux, qui permettaient de progresser dans cette voie sans mettre en péril l'équilibre de nos retraites. Ainsi, ceux qui ont commencé leur vie professionnelle très jeunes ou qui ont eu des travaux pénibles pourront continuer à prendre leur retraite à 60 ans, voire avant. Des protections spécifiques sont prévues pour la retraite des mères de famille et de nouveaux prélèvements de solidarité, sur le capital et les plus hauts revenus, participeront au financement de la réforme.

C'est une réforme difficile, j'en suis le premier conscient. Et il est normal que dans une démocratie chacun puisse exprimer son inquiétude ou son opposition. Mais certaines limites ne doivent pas être franchies et mon devoir est de garantir le respect de l'ordre républicain au service de tous les Français.

Pour des millions de nos concitoyens, les transports constituent une question vitale. Il s'agit là d'une liberté fondamentale. Ces derniers jours beaucoup de Français ont vu leur vie quotidienne perturbée par des problèmes d'approvisionnement qui ont touché une partie des stations services. J'ai donné hier des instructions pour débloquer la totalité des dépôts de carburants afin de rétablir au plus tôt une situation normale. Le désordre qui a été provoqué par ces blocages produit de nombreuses injustices. D'abord à l'égard de la majorité des Français qui souhaitent pouvoir continuer à travailler et à circuler librement. Ensuite, s'il n'y est pas mis un terme rapidement, ces désordres qui cherchent à créer la paralysie du pays pourraient avoir des conséquences en termes d'emploi en détériorant le déroulement normal de l'activité économique. J'ajoute enfin que ces désordres pénalisent à la fois les plus vulnérables des Français et ceux dont la responsabilité est d'assurer les missions de sécurité et de santé, au service du bien commun.

J'en appelle à la responsabilité de chacun."

 

 


TIENS, TIENS !

  Collège

 

En plein mouvement social, le nouveau projet du PS sur l'éducation pourrait passer inaperçu. Il traduit pourtant une vraie révolution sur un sujet traditionnellement au coeur de la gauche. Rédigé par Bruno Julliard, l'ancien meneur de la contestation contre le CPE, et dévoilé dans « Le Monde », ce texte sera adopté en décembre par les militants socialistes.

Si les principales dispositions en sont retenues, le tournant sera phénoménal, du même ordre que le discours sur la sécurité.

« L'ancienne carte scolaire ne garantissait pas la mixité scolaire », reconnaît ainsi le PS. Evidemment, sa suppression mise en œuvre par Xavier Darcos est dénoncée pour avoir « aggravé les ségrégations existantes ». Alors qu’en 2007, l'idée même d'une refonte de la carte scolaire était dénoncée comme une entorse grave à l'égalité, « Il faut dépasser la logique territoriale » admet le PS trois ans plus tard, en voulant créer un « indice de mixité sociale » dans tous les établissements. Que de chemin parcouru !

Même les retours en arrière par rapport aux réformes engagées par le gouvernemen traduisent une évolution des esprits : ainsi Bruno Julliard veut reconstruire les IUFM mais en introduisant dans la formation des maîtres une « option qui pourrait être l'enseignement d'une deuxième discipline ou la direction d'établissement ». Une évolution envisagée par Xavier Darcos qui avait provoqué un tollé auprès des syndicats d'enseignants. La capacité du PS à aller jusqu'au bout de cette idée qui vise à favoriser le décloisonnement dans une carrière sera un test.

Les idées d'autonomie des établissements, de parcours individualisés des élèves, de définition même du métier d'enseignant, « pour développer d'autres façons d'enseigner » ne sont plus taboues. Sans s'en prendre explicitement au collège unique, le PS admet encore que « tous les élèves n'ont pas besoin du même nombre d'heures de cours ». C’est Claude Allègre qui doit s’amuser.

Tout ne va pas, malheureusement, dans le même sens, c’eût été trop beau ! Le PS nous ressort une vieille lune en proposant d'intégrer les établissements privés dans la future « sectorisation ». En clair, pour mettre fin au libre choix d’établissement des parents. Cet archaïsme idéologique sera-t-il suffisant pour faire digérer tout le reste ?

En matière d’éducation, le PS vient d’amorcer un virage, mais encore faut-il que ce ne soit pas le début d’un slalom !

 


A BRULE POURPOINT

  Pistolet

LA SUPERCHERIE DU DECOMPTE. On sait maintenant ce qu’il en est du nombre des manifestants, grâce à l’initiative de journaux ou d’organes médiatiques comme Médiapart qui ont effectué des décompte indépendants de ceux des syndicats et de la police. Et ça n’est pas triste. Exemple : à Marseille, ils ont décompté entre 16 000 et 22 000 manifestants quand la police en trouvait 24 000 et les syndicats … 230 000 ! Cherchez l’erreur. Plus c’est gros, plus ça passe. C’est que le nombre est important parce que c’est le seul moyen d’atteindre à une certaine « légitimité ».  Les millions brandis comme des victoires du peuple dans la rue apparaissent désormais pour ce qu’ils sont : des slogans plus qu’une réalité. C’est pourquoi les organisations syndicales, à la veille d’une nouvelle journée de manifestation, semblent plus préoccupées de la manière de sortir du conflit que d’organiser sa poursuite. La radicalisation sur quelques bastions où de maigres troupes suffisent à emmerder tout le monde en est l’aveu de faiblesse. Mais à faire perdurer le conflit, leur crédibilité est bien affaiblie dès lors que le nombre n’y est pas. On verra ce qu’il adviendra de l’unité du front syndical, quand la loi sera votée : car la légitimité, c’est le parlement qui la détient. Ce  sont les représentants élus du peuple qui font la loi, pas les manifestants.

LES COUCOUS DE LA CONTESTATION. Depuis le milieu de la semaine dernière, certains habitués de la contestation sont venus se greffer sur le mouvement de contestation, sans que leurs revendications catégorielles aient un rapport avec la réforme des retraites. Je n’évoquerai que pour mémoire le cas hallucinant des grutiers du port de Marseille qui, depuis de longues années s’acharnent par leur jusqu’auboutisme au déclin de leur outil de travail qui pourrait être l’un des plus grands ports d’Europe. Que dire des salariés des raffineries qui partent à la retraite 5 ans avant l’âge légal et réclament le retour au 37,5 annuités de cotisation –si, si- comme si rien n’existait d’autre que leur petit monde à l’horizon borné.  Et les cheminots qui vont bénéficier d’un régime dérogatoire jusqu’en 2017, de quoi ont-ils à se plaindre ? Et les routiers dont la convention collective de branche prévoit les départs avant 60 ans, qu’ont-ils donc à revendiquer ? Ces mouvements disparates, fait de blocages et de surenchères, sont pourtant loin de la préoccupation principale dont ils voudraient nous détourner, à savoir le sauvetage de notre système de retraite par répartition.

 

 

 

 


ARCHIBALD EN COLERE

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PERDANT-PERDANT ?  Qui va nous amener à la situation grecque, des syndicats ou du gouvernement ? L’enjeu n’est pas mince au début de cette semaine que l’on proclame volontiers comme décisive. Si les syndicats réussissent à bloquer le pays et à l’entraîner dans une grève générale, nous le paierons d’un calage d’une croissance pourtant convalescente et de dizaine de milliers de chômeurs supplémentaires. Tous les trois jours, nous payons sur l’autel de la contestation l’équivalent de deux boucliers fiscaux : voilà qui devrait émouvoir la gauche si avide de symboles. Si le gouvernement, par pusillanimité, acceptait la proposition démagogique de Martine Brochen, et suspendait la discussion de la réforme, il devrait s’attendre, sans délai, à une disqualification du pays sur les marchés financiers, avec des conséquences catastrophiques sur l’état de la dette, et à une déroute électorale qui ne tarderait pas non plus, car la déception des électeurs qui le soutiennent serait immense. Autrement dit, si le gouvernement fait voter la réforme, la droite risque de perdre l’élection présidentielle et si elle la retire, elle court le même risque avec le « déshonneur » d’avoir reculé en plus. Le choix est donc simple.  Quant au blocage « total » du pays, on en est encore loin… heureusement.

JE TE TIENS… tu me tiens par la barbichette, le premier qui lâchera perdra sa place. C’est bien tout le problème. Je me demandais : mais que font la CFTC et la CGC dans cette galère, et même la CFDT, d’ailleurs ?  Les organisations syndicales sont en concurrence pour leur représentation dans les entreprises et s’assurer d’être au-dessus de la barre des 10%. François Chérèque sait de quel prix hémorragique, en nombre d’adhérents, il avait payé le fait de « signer » en 2003. Un ciment bien fragile, car s’ils sont contre la réforme, ils ne sont d’accord sur rien pour ce qui est des propositions… Comme toujours, c’est plus facile d’être contre que d’être pour !

LE PEUPLE QUI MARCHE. Parlons-en. Depuis maintenant cinq manif’ nationales, bientôt six, on sait combien ça représente de quidams, et que c’est toujours les mêmes. Les mêmes qu’en 2003, 2007… Ils sont un million,  un peu plus un peu moins à battre le pavé. Qui sont-ils ? Les syndiqués de la fonction publique et les salariés des entreprises para-publiques, pour l’essentiel, renforcés ici ou là par les salariés de quelques entreprises ou secteurs en crise. Ce sont les éternels mécontents pourtant assis sur des situations acquises qui sont bien souvent des exemples d’inégalité sociale en leur faveur. Ils sont à eux seuls, à les entendre, le peuple tout entier. C’est d’ailleurs pourquoi, conscients probablement de l’incongruité de la proportion, ils triplent les chiffres et utilisent des porte-voix. Ils oublient seulement une chose : le seul peuple qui compte, c’est celui qui vote !

IDEES REçUES.  Oui, « on » a poussé les lycéens à aller dans la rue. J’ai des témoins. Et je ne parle pas de l’appel de la Ségodinde, toujours prête à mousser dès qu’elle est à la lumière. Elle devrait pourtant savoir que chez elle, la lumière attire les conneries, aussi sûrement que Raoul Volfoni (Bernard Blier) se prend un « bourpif » dans les « Tontons flingueurs ». « On », ce sont des enseignants sans vergogne qui leur racontent leur version idéologisée de la réforme des retraites, autant dire n’importe quoi, comme cette idée stupide qu'en prolongeant le travail de deux ans des seniors, on les empêchera d'entrer sur le marché du travail. Ce qui évidemment transparaît dans les paroles des gamins interviewés. Et il faut aussi compter avec les leaders de l’UNEF et de UNL, dont la rhétorique est un excellent exemple de l’efficacité des écoles de formation du PS. On ferme les yeux et on croirait entendre Benoit Hamon, c’est pas peu dire ! Les entendre parler doctement de la retraite à 60 ans quand on sait que leur génération a une espérance de vie de 100 ans, n'est-ce pas dramatique ? Un discours de vieux, ce qui prouve bien qu'on leur a fait la leçon...

XIXème SIECLE GARANTI.   Et j’ajouterai « grand teint ». En voilà un qui fait dans le rouge version « lutte des classe » et « grand soir », que Staline n’aurait pas désavoué. C’est le camarade Mélenchon. « Qu’ils s’en aillent tous » est son dernier exploit épistolaire. Côté cohérence intellectuelle, c’est du granit marxiste à attaquer au burin. Un de plus qui voudrait asseoir sa prospérité sur le malheur des autres et le chômage. Il fait les choux gras des plateaux télévisés, parce qu’en plus, c’est plutôt un « bon client ». Il lui manque quand même la faconde de feu Georges Marchais. Toujours est-il que ses coups de moulinet commencent à gêner le PC qui peine à exister et même Besancenot, dont l’étoile a bien pâli. C’est incroyable ce que les idées fausses, pourtant éprouvées par les faits, ont la vie dure. C’est vrai que la mémoire est courte et que la faillite du communisme avec l’URSS et le bloc de l’Est, c’est de l’histoire ancienne. Mélenchon, réveille-toi, on est en 2010 !

 

 


ET MAINTENANT ?

 

3 millions et demi, d’après la CFDT. C’est le chiffre sur lequel j’avais parié hier. Inutile d’aller voir les manif’, les syndicats sont obligés de faire mieux à chaque fois… au moins en annonce. Qu’il y ait un peu plus ou un peu moins de monde ne change rien à l’affaire.

La loi est quasiment votée. Elle le sera complètement à la fin de la semaine. Les durs ont commencé à déborder leurs leaders avec les grèves reconductibles. On voit bien que Bernard Thibault fait tout ce qu’il peut pour freiner le mouvement en tentant d’imposer des votes à bulletins secrets dans les entreprises. On ne sait pas non plus jusqu’où la CFDT, dont ce n’est pas la culture, est prête à accompagner ce durcissement.

Le scénario de sortie n’est pas écrit, et il est encore difficile de l’entrevoir. Dans le camp des partisans de la contestation sociale, certains s’inquiètent déjà et craignent le dérapage. De la même façon, du côté du gouvernement, il est clair que tous les messages ont été envoyés et que toutes les concessions qui pouvaient être faites l’ont été. Sur la ligne de la fermeté, il n’a guère de marge de manœuvre et pas plus de scénario de sortie à proposer.

Faut-il craindre une radicalisation des deux côtés ? Elle est possible, mais ce serait sans compter avec l’état réel dans lequel se trouve notre pays. Si les Français, par refus du masochisme, soutiennent la contestation, ils sont tout de même 66% à souhaiter que la plaisanterie s’arrête dès lors que la messe est dite. Cela ne veut pas dire que le mouvement social sera éteint pour autant.

De son côté le Gouvernement ne peut pas espérer grand-chose d’un affrontement trop brutal et trop durable. Il peut encore donner quelques signes d’assouplissement avec la commission paritaire entre les deux assemblées. Le remaniement qui va rapidement intervenir peut aussi donner un signe fort de renouvellement de la politique. Ce qui est le plus inquiétant, c’est l’absence totale de cohérence de l’opposition politique sur le dossier des retraites, ce qui ajoute à la confusion. Jouer sur la sarkophobie trouvera rapidement ses limites et pourrait bien s’avérer contre productif.

 

 


A BRULE POURPOINT

Flingue

 

UN METIER EN OR. C’est le Grutier au port de Marseille : 8 semaines de congé par an, 18h de travail par semaine, sûrement en raison du vertige, pour (tenez-vous bien) 4 000 € par mois bruts et un emploi garanti à vie !!! Un étalage que l’on doit en grand placard dans la presse de la part d’un collectif qui défend les emplois de 41 000 salariés, menacés par la grève de ces nantis privilégiés.  Quand on a de tels avantages, on n’emmerde pas les autres ! Mais on comprend qu’ils s’y accrochent par tous les moyens…

collectif  "Touche pas à mon port",  www.collectifport.com

JEUNE ET CON A LA FOIS. Hallucinant le discours du responsable des lycéens qui nous ressort tous les poncifs de la gauche, selon un argumentaire bien formaté par le corps enseignant, pour justifier la participation de ses condisciples au mouvement de protestation contre la réforme des retraites. Ils vont au secours de leurs bourreaux, c’est formidable ! Car aller protester contre une réforme qui est faite pour alléger leur fardeau quand ils auront un emploi, il faut le faire. Ils n’ont pas encore compris que la solution de rechange du PS est une duperie qui se traduira pour eux par des augmentations de cotisations insupportables, comme les 35 heures ont été à l’origine de leur paupérisation et de la difficulté d’entrer sur le marché du travail.

 



L’ACTU D’ARCHIBALD

 

  Longue vue  

RETROGÔCHE. On croyait le modèle totalement disparu, mais non. Il existe encore bel et bien dans ce pays, en dehors de Besancenot ancré dans la rhétorique trotsko-marxiste, au moins un spécimen intact de gaucho « version XIXème siècle », formaté « lutte-des-classes-prolétaires-de-tous-les-pays-unissez-vous ». C’est Jean-Luc Mélenchon qui fait beaucoup d’efforts pour exister et qui n’hésite pas à faire des déclarations fracassantes. Face à Luc Ferry on a rapidement vu le caractère doctrinaire de son raisonnement, qui plus est au ras des pâquerettes. On aura retenu que 1968 c’était la grève du mouvement ouvrier, ce qui est très réducteur et mériterait de plus longs développements notamment sur le « caractère populaire » quand on sait ce qu’ont donné les élections qui ont suivi. On a compris aussi qu’il tolérait un écart de revenu de 1 à 20, et au-dessus il prend tout. Pas généreux le mec ! Enfin depuis il a fait mieux : il s’est épanché en traitant David Pujadas de « salaud » et de « larbin ». Rassurant, hein ?

L’UNION EST UN COMBAT.  Ils sont « unis », puisqu’on vous le dit ! C’est pour ça que DSK  a fait savoir que la retraite à 62 ans, ça résolvait le problème du financement pour deux décennies. C’est Fafa qu’il est content, lui qui passe sont temps à affirmer –sans le prouver- que la réforme du gouvernement ne boucle pas le financement. C’est Manuel Valls qui trouve démagogique l’idée de recourir à un referendum, sûrement pour faire plaisir à son copain Montebourg… Et Martine dans tout ça : elle est silencieuse. Son œil l’empêche de parler.

BORLOO. Sera-t-il le prochain Premier Ministre ? Dire que lui-même n’y pense pas serait mentir. Politiquement ça se tient : mettre la balle au centre pour Nicolas Sarkozy fait partie du jeu plausible en vue de 2012. L’homme a une habileté indéniable, sait convaincre et fourmille d’idées. Son handicap tient plus peut-être dans le crédit que lui accordent les Français : 60% ne le voient pas à Matignon. Un apriori qui pourrait être démenti par les faits, car ce jugement repose plus sur des impressions que sur une connaissance de ses capacités réelles.

PRIERE. Le Président de la République n’a apparemment pas le droit de rendre visite au Saint-Père. Cela fait hurler la gauche laïcarde pourtant en grande partie absente des débats quand il s’agit du voile islamique. Message envoyé aux catholiques qui votent massivement pour lui, et alors ? Le Premier Ministre s’est rendu rue des Rosiers pour la commémoration de l’attentat, doit-on en conclure qu’il souhaitait plaire aux juifs pratiquants. Les religions font partie intégrante de la vie de la République, même si elle est laïque.

SEGOSPASME. La Dinde a encore sévi ce week-end. Elle a profité que Martine ne pouvait pas la tenir à l’œil, pour venir faire son numéro devant la convention PS de politique étrangère. Cherchant la lumière désespérément, elle se sent obligée, pour attirer les projecteurs, d’en rajouter dans la Sarkophobie. On va finir par croire que c’est du désir refoulé. Le président doit hanter ses nuits. Enfin, on aura appris que la politique étrangère de la France  était « erratique, sans noblesse, sans grandeur ». Parce qu’avec elle … Fabius et Cambadélis ont applaudi « poliment », très heureux d’avoir bossé pour le coucou de service. Ils vont bientôt demander pardon.

31%. C’est le pourcentage de Français qui espèrent que la grève va durer longtemps pour faire reculer le gouvernement. Les autres espèrent que la « plaisanterie » ne va pas trop durer. Peut-être pensent-ils à leur emploi. Auquel cas, ils n’ont pas complètement tort.

 

 

 


VERS L’IMPASSE.

 

Les syndicats durcissent le ton et annoncent des grèves reconductibles. Dernières tentatives pour faire fléchir le gouvernement et tenter d’arracher une concession majeure au dispositif de réforme des retraites que le Sénat est en train d’examiner.

C’est un combat perdu d’avance. Combien durera-t-il ? Jusqu’ou ira-t-il ? On verra bien. Mais le 23 octobre, début des vacances de la Toussaint pourrait bien constituer un butoir incontournable et siffler la fin des hostilités. Certes, pour l’instant, l’intersyndicale tient le choc. Mais les grèves reconductibles annoncées dans la transports par des personnels qui ne sont pas directement concernés par la réforme, les lycéens jetés dans la rue, poussés par des profs qui se gardent bien de faire grève, les tentatives de la frange dure de la CGT de tirer le conflit vers l’affrontement en élargissant le mouvement aux raffineries (alors qu’ils tuent le port de Marseille et détruisent des centaines d’emplois dans des entreprises étranglées par la grève),  sont de nature à ouvrir les yeux des Français.

Ce n’est pas par hasard, si, en même temps que la cote de Nicolas Sarkozy reste scotchée vers le bas autour de 35%, celle de François Fillon qui est en première ligne est repassée largement au-dessus des 50% (56%), alors que l’opposition n’apparaît toujours pas crédible pour 63% des Français. Malgré la campagne de dénigrement intense qu’elle a menée, la politique de renvoi des Roms est approuvée à 65% et la lisibilité et la crédibilité des propositions du PS sur les retraites sont loin d’être évidentes. J’entendais encore récemment des gens commenter avec ironie le retour hypothétique de l’âge de départ à 60 ans reçu comme un marché de dupes. De ce point de vue Martine Aubry s’est bien fourré le doigt dans l’œil !

L’exécutif ne reculera pas. Il ne transigera pas sur ce qui fonde l’équilibre économique de la réforme et qui est le pilier démographique de la répartition : les deux bornes d’âge de 62 et 67 ans. Reculer serait plonger la France dans des désordres encore plus grands à cause de l’effet boomerang qui ne se ferait pas attendre sous la forme d’une dégradation de la note AAA attribuée à notre pays et qui lui permet de placer facilement à bon compte ses emprunts. Au moment où la dette est devenue le premier poste des dépenses de l’Etat devant l’Education, une altération des taux d’intérêts serait catastrophique sur les plans comptables et économiques. Pire que les conséquences des grèves !  En tenant bon, le Gouvernement et le Président montrent qu’ils sont courageux, parce qu’ils risquent une victoire à la Pyrrhus. En améliorant le texte pour les femmes et les handicapés, ils font preuve d’écoute et de pragmatisme. Voilà pourquoi nous devons les soutenir, et surtout ne pas avoir peur.

La longueur des défilés ne fait rien à l’affaire. Et peut importe le nombre : on sera toujours loin du compte. Ce n’est qu’une infime fraction du peuple qui manifeste, et toujours la même. Le problème c’est de savoir comment les syndicats vont se sortir de l’impasse dans laquelle, aidés par les socialistes dont le seul ciment unitaire est l’antisarkozysme, ils sont en train de se fourvoyer. Après la surenchère du durcissement, on fait quoi ? Ils découvriront bien vite qu’ils ont fermé eux-mêmes toutes les issues par leur intransigeance à refuser les mesures d’âge, et qu’en tablant sur un recul du pouvoir, ils ont fait un mauvais calcul.

Sarkozy n’est pas Chirac.

 


REUNION DEBAT

Après le "stress au travail, il est possible d'agir", "le surendettement", Débats et Convergences organise une troisième réunion débat sur un thème d'actualité et il faut une fois de plus s'attendre à des échanges passionnants.

Logo d&c001 

Paul Jeanneteau, Député de Maine-et-Loire

Daniel Houlle, Président de « débats et convergences »


Sont heureux de vous inviter à participer à la

REUNION-DEBAT

« Le cinéma, le livre, le disque… face à internet et au numérique :

Quelles évolutions de nos pratiques culturelles ? »

Avec la participation de :

Claude-Eric POIROUX, PDG cinéma les « 400 Coups », Délégué Général du festival « Premiers Plans »

Pierre RICHER, Directeur de la « Librairie Richer »

Jean-Pierre GLEREN, Directeur Adjoint de la Bibliothèque Départementale de Prêt

Vendredi 15 octobre 2010 à 20H30

Salle de la Gemmetrie (rue de la Gemmetrie)

SAINT-BARTHELEMY D’ANJOU

Merci de confirmer votre présence par Mél. à : [email protected]  

ou Tél. au : 02 41 87 42 41




LE RETOUR DE LA TVA SOCIALE


L'idée de la TVA sociale refait surface dans la majorité. Le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, Jean-François Copé, a proposé d'instaurer une « TVA antidélocalisation », qui permettrait d'abaisser le coût du travail. Le sujet revient ainsi dans le débat politique, trois ans après son abandon sur fond de polémique.

TVA sociale, TVA emploi et maintenant TVA antidélocalisation : le nom change mais c'est la même idée centrale qui fait son retour. « Si on augmente la TVA et si on baisse parallèlement les cotisations sociales employeurs et salariés, on fait reculer notre coût du travail, donc on favorise l'emploi tout en faisant contribuer les importations aux ressources de la Sécurité sociale », a défendu hier dans « Le Figaro » le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, Jean-François Copé, s'appuyant sur l'exemple allemand. On se souvient que cette idée avait été défendue par jean Arthuis dès 2006. Alors que la volonté du gouvernement de faire converger les systèmes fiscaux français et allemand a déjà été l'occasion de briser les tabous de l'ISF et du bouclier fiscal, l'Allemagne a instauré cette TVA sociale dès 2007, en relevant de trois points son taux (à 19 %) pour en affecter un tiers à l'allégement des cotisations. On estime que deux ou trois points seraient supportables pour le panier de la ménagère et permettraient d'alléger fortement le coût du travail.

« On ne peut plus continuer à fonder tout notre système exclusivement sur la taxation du travail, avec les risques de délocalisations que cela pose », avait aussi analysé, en mars, à l'issue des états généraux de l'industrie, Nicolas Sarkozy. Ajoutant toutefois, prudent, qu'il fallait « approfondir la réflexion » et ne pas « confondre vitesse et précipitation ». Car le débat a toujours buté sur des obstacles autant techniques que politiques. Le débat avait alimenté la bataille des législatives de 2007 et débouché sur un recul de la majorité.

Aujourd’hui, l’idée refait son chemin, y compris chez les alliés centristes de l’UMP, et le recul que procure maintenant l’expérience allemande pourrait lever quelques doutes à propos de l’impact sur le pouvoir d’achat ou sur l’inflation. Encore faudrait-il que nos chefs d’entreprises jouent le jeu de la répercussion à la fois sur leurs prix et sur les salaires, en répercutant le gain en allégement des charges que cela leur procurerait. Justement, avec le même objectif de réduire les écarts de compétitivité, le patronat revendique aussi cette mesure. « Dans l'éventuelle refonte fiscale, nous pourrions songer à la création d'une "TVA emploi"», propose l'Afep, qui regroupe les cent plus grands groupes français. La question est de savoir si le moment est bien choisi.

Avec la refonte fiscale qui verrait la suppression de l’ISF, ce débat est plutôt à mettre au registre de la campagne présidentielle de 2012. Ce serait un bon moyen de redonner de l’élan à notre économie pour la sortie de crise… et bon aussi pour le financement des retraites !




MAIS COMMENT FAUT-IL DONC FAIRE ?


J’en ai assez d’entendre l’opposition hurler au déficit de dialogue social, à la loi injuste, dire qu’elle ne règle rien. Autant de contre vérités pour justifier le durcissement que les syndicats veulent obtenir des manifestants et des grévistes pour la dernière ligne droite du parcours législatif. On aura donc droit à l’épreuve de force. Un affrontement qui risque bien d’être aussi dur que stérile faute de marge de manœuvre.

Mais comment faire ? On reproche au gouvernement d’avoir ficelé son projet en solitaire, et de déclarer qu’il n’était pas négociable. C’est oublier qu’il s’est appuyé sur le travail du COR et les rapports du Conseil économique et social qui sont deux corps pluralistes par vocation. Le point d’achoppement principal est constitué par les deux bornes d’âge de 62 et 67 ans, mesures préconisées par ces organismes. Et que propose l’opposition en face ? De maintenir l’âge de départ à 60 ans mais en maintenant la durée et le taux des cotisations : c’est se moquer du monde. Les futurs retraités n’ont aucune chance d’avoir suffisamment cotisé pour obtenir une pension à taux plein. Un vrai marché de dupes fondé sur un mensonge et une illusion : la retraite à 60 ans !

Pourquoi croyez-vous que Nicolas Sarkozy se soit résigné à faire cette réforme qu’il n’avait pas prévue ? Tous simplement parce que la crise a creusé le déficit  du financement et qu’il atteint dès cette année le montant attendu en 2020. Il aurait pu se contenter de rester sur l’allongement de la durée de cotisations, ce qui était possible si la crise n’avait pas eu lieu. Le recul de 2 ans des deux bornes d’âge permettent tout simplement d’abonder le système par répartition à l’horizon 2020, avec quelques compléments de financement, et c’est le seul moyen. Sinon on sort du cadre du financement par la cotisation des actifs pour les retraités.

Le Parti Socialiste est dans le refus car il sait que c’est toujours payant électoralement à court terme. Mais après les faux-fuyants il faudra faire face à la réalité et le réveil des Français trompés sera encore plus douloureux. Veut-il la fin de la répartition ? Le recours à l’impôt serait d’autant plus dangereux que la dette est là et qu’il y a beaucoup d’autres projets à financer, ne serait-ce que la dépendance et la sécu.

Je doute que dans notre pays on puisse sortir du jeu convenu. Tant que la gauche sera « inspirée » et n’aura que des certitudes, seule à détenir la vérité, tant que les syndicats seront tentés de masquer leur faiblesse par les défilés de « salariés protégés » dans la rue et jouer le chantage du blocage économique comme la CGT tente de le faire actuellement avec les ports et demain avec les transports en commun, on ne pourra avoir ce qui s’est passé dans la plupart des autres pays européens, un accord fondé sur le plus large consensus. Je ne dis pas que le gouvernement n’y a pas quelque responsabilité. Pourtant, l’exemple de la réforme menée différemment par Jean-Pierre Raffarin avait abouti au même durcissement dès lors qu’on ne donne pas satisfaction à des revendications qui sont incompatibles avec le cadre européen actuel. Autrement dit, je crains bien que quoi qu’on fasse… Et pourtant, c’est toujours la droite qui a le courage de faire le sale boulot. Jamais la gauche !

On ne peut donc que dire à Nicolas, François et Eric : tenez bon ! Le vote de la réforme va dans l’intérêt général et celui de la France.




A BRULE POURPOINT

Pistolet ancien

Corporatisme exacerbé. C’est celui des infirmiers anesthésistes qui multiplient les grèves et les actions violentes pour obtenir la revalorisation de leurs salaires à laquelle «  ils ont droit » depuis que les personnels soignants ont obtenu satisfaction.

Celle-ci leur est promise avant la fin de l’année par Roselyne Bachelot, mais ça ne vient pas assez vite. Et pourtant…. une infirmière sur le point de partir en retraite me disait l’autre jour que si elle devait recommencer, elle choisirait d’être anesthésiste !

« Pour le confort ! » Explication : ils travaillent par séquences de 24 H, comprenant la nuit au cours de laquelle ils dorment tranquillement la plupart du temps parce que l’activité est en général très calme, et cela 5 ou 6 fois par mois. Le reste du temps c’est la liberté… Ils ne présentent pas les choses de cette façon, vous pensez bien.

 

NOME. C’est le nom que porte la loi qui doit régir le secteur concurrentiel de l’énergie qui vient d’être votée par le Sénat : « Nouvelle Organisation du Marché de l’Electricité », avant de passer en seconde lecture à l’Assemblée Nationale. Il s’agit de «mettre fin à une insuffisante concurrence sur un marché juridiquement ouvert depuis le 1er juillet 2007 ». A voir le texte, ce n’est pas gagné. Si les tenants de la gauche crient à la main mise du privé sur l’énergie, ils sont particulièrement de mauvaise foi quand on observe les parts de marché détenues par Poweo et Direct Energie, EDF continuant de tenir 95% des consommateurs résidentiels et 92% des professionnels. Les deux nains de la distribution connaissent d’ailleurs des difficultés alors qu’on va leur imposer un tarif d’électricité nucléaire à 42 euros le MWh, ce qui est le meilleur moyen de les empêcher d’être concurrentiels. On leur demande en plus d’investir dans des outils de production – pour se substituer à EDF dont les centrales arrivent en fin de vie- et d’adopter la convention collective d’EDF… on croit rêver ! Le texte revient à l’Assemblée Nationale où ils n’ont pas grand-chose à espérer. Le Député UMP Lenoir, qui suit le dossier est un ancien d’EDF. Avec le représentant de la  CGT, c’est  Le ROUGE et LENOIR qu’ils nous écrivent dans une nouvelle version que Stendhal n’avait pas prévu.

 


L’ACTU D’ARCHIBALD

  Longue vue Longue vue



Arnaud le facho. « C’est le moment de taper sur TF1. Il faut leur mettre la tête sous l’eau. C’est la télévision de la droite, c’est la télévision des idées qui détruisent la France, la télévision de l’individualisme, la télévision du fric, la télévision du matraquage sur la sécurité ». Ces propos nuancés, comme vous pouvez le constater, nous les devons au député Montebourg. Toujours dans la modération le gaillard ! Vous imaginez ce que ce serait si ce zèbre était ministre de la Culture : la « téléendoctrinement » nous serait derechef imposée. Du pur fascisme intellectuel ! Parce que lui, avec toutes les contre-vérités qu’il débite, il ne détruit pas la France ? Je pense qu’un député qui s’exprime de la sorte est un pauvre type !

« Mentor ». Le mot a fait le tour des médias, parfaitement isolé de son contexte, pour mieux y déceler un signe de prise de distance entre le Premier Ministre et le Président. J’ai bien lu tout le passage : François Fillon n’a fait que redire ce qu’il répète depuis le début du quinquennat, à savoir qu’il est là pour appliquer la politique décidée par le Président, à laquelle il souscrit d’autant plus qu’il a d’ailleurs contribué largement à la définir. Et il se félicite tous les jours qu’il ait été élu. Un discours donc dans le registre : « je ne regrette rien ». S’il a eu un mentor, tout le monde sait bien que ç’aurait été plutôt Philippe Seguin. Pourquoi chercher des vagues là où la mer est calme ?

Philippe tire sa révérence. La nouvelle a fait l’effet d’un coup de tonnerre dans le ciel vendéen. Après vingt-deux ans à la tête de sa chère Vendée, Philippe de Villiers raccroche son ciré rouge. Il quitte la vie politique brutalement. Opéré à la veille de Noël d'un cancer à l'oeil, le député européen se dit guéri, « revenu de la rive des souffrants à celle des bien portants ». Mais la lassitude est la vraie raison qui lui fait baisser la voile.  Il laisse la place au sénateur Bruno Retailleau, à qui tout le liait depuis un quart de siècle avec les débuts de l'aventure du Puy-de-Fou et de la radio « Alouette FM ». L'offre de François Fillon au sénateur d'entrer au gouvernement, en janvier  2009 a provoqué la rupture entre les deux hommes. Le vicomte se savait mis en minorité par son ancien ami. C'est sur cette amitié brisée que s'achève l’aventure vendéenne de cet homme sans concessions, amoureux des bons mots parfois assassins, mais dont il restera le succès du Puy-du-Fou, le fleuron du Vendée Globe, et la modernité des Vendéopôles.  

Droit dans ses bottes. Le Ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, n’a pas l’habitude de tourner autour du pot. C’est par communiqué officiel qu’il a tenu à soutenir, à juste titre, le gendarme mis en examen, en sachant pertinemment  qu’il ferait « couiner » les magistrats. Ce qu’ils n’ont pas manqué de faire. De la même façon, il a profité des informations transmises par les services américains sur les risques d’attentats en France, pour les commenter et ainsi remettre à sa place, sans le dire, la « Ségodinde » qui osait parler il y a peu « d’exagération » pour détourner l’attention du bon peuple.

La mobilisation piétine. A en croire tous les médias, ce devait être le grand rendez-vous, ce week end, de tous les contestataires contre la réforme des retraites. On attendait un « tsunami » populaire. On a eu « à peine la même chose » que le 23 septembre. Les manifestants défilent mais leur mobilisation piétine, au point que des profs, à grands renforts de contre-vérités, bourrent le mou des lycéens pour qu’ils aillent dans la rue, où l’on voit surtout des syndicalistes patentés et des retraités militants… Quel qu’en soit le nombre, il ne fait rien à l’affaire. Le gouvernement ne peut pas reculer. La France a plus à perdre, à l’intérieur comme à l’extérieur, dans le retrait de la loi que dans le risque d’une grève aussi dure soit-elle.

L’auto. C’est sa grande fête avec le salon. La crise n'aura été qu'une parenthèse. Ceux qui, il y a tout juste deux ans, au lendemain de la faillite de Lehman Brothers prédisaient la fin de la première ère de l'industrie automobile en sont pour leurs frais. Deux ans après la tempête, le paysage automobile n'a finalement guère changé de visage et les ventes mondiales devraient même repasser la barre des 70 millions d'unités dès cette année. Les experts avaient pourtant prédit trois ruptures majeures. Sur le plan industriel, la crise aurait dû être l'occasion de faire disparaître les plus faibles. Finalement, aucun acteur significatif n'aura cessé de produire. Au niveau commercial, la révolution culturelle ne s'est pas plus matérialisée. La tendance amorcée avant la crise poussant les consommateurs davantage vers les petits modèles et moins vers les 4x4 s'est poursuivie, mais la voiture est restée un objet de plaisir, symbole de liberté et de statut social. Sur le plan technologique enfin, même si la voiture électrique ou hybride occupe de plus en plus les esprits, elle est loin d'avoir conquis les showrooms et encore moins le marché de masse. La voiture peu polluante progressera, mais même ses plus farouches défenseurs estiment qu’elle ne représentera que de 10 % à 15% des ventes d'ici à 2020. Une simple évolution loin de la révolution annoncée. C’est peut-être plus sage, pour notre industrie et nos emplois.




 


CACHEZ CE CLANDESTIN QUE JE NE SAURAI VOIR !

Roms-aubry
L
a question de l’immigration est recouverte en permanence du voile pudique du « politiquement correct » par les médias et les institutions. Résultat, en France, que ce soit à la radio ou à la télévision, on n’aborde la problème des immigrés clandestins qu’en les plaignant, qu’en prenant leur défense contre toutes les mesures destinées à les contrôler et qu’en traitant le pouvoir en place de toutes les épithètes possibles, y compris les plus douteuses. Comme ceux qui ouvrent leurs grands bras généreux aux clandestins –surtout moralement- ne nous disent pas pour autant qui doit payer pour leur intégration, le reste de la population ressent leur arrivée avec inquiétude.

Quand les électeurs européens dans leur majorité n’ont pas le sentiment que leurs dirigeants prennent des mesures dissuasives pour limiter l’immigration, ils n’ont aucuns scrupules à manifester leur mécontentement dans les urnes. L’évolution récente de l’électorat européen est indicative de cet état d’esprit : les récentes élections en Suède ont permis l’entrée au Parlement du « SD » parti xénophobe ; en Belgique, l’extrême droite contribue à la fracture du pays ; au Danemark, aux Pays-Bas, en Norvège, en Hongrie les partis populistes connaissent un regain de faveur et la convergence de leurs succès devrait nous alarmer… ou nous ouvrir les yeux. La montée de l’extrême droite s’appuie essentiellement sur l’hostilité à l’immigration.

Il n’est donc pas monstrueux, au nom de la protection des minorités, de lutter contre l’immigration incontrôlée, et c’est pourquoi on fait à Nicolas Sarkozy un procès excessif et incongru : si le président doit respecter les textes des lois dont il est le garant, il a aussi le devoir, dans le cadre légal, de faire démanteler des camps non autorisés ou faire reconduire à la frontière des personnes, certainement en détresse, mais dont l’accueil systématique achèverait nos système sociaux, déjà trop déficitaires !

Le contrôle de l’immigration est le meilleur remède contre l’intolérance. Sinon, la peur irrationnelle de l’autre peut devenir dangereuse économiquement, socialement et politiquement. En Italie, Silvio Berlusconi est confronté au problème et a bien du mal à maintenir sa coalition gouvernementale avec la ligue du Nord, mouvement séparatiste et xénophobe. Flamands et Magyars, Gaulois et Teutons sont tentés de se protéger derrière le rempart de la « vieille culture » contre les dangers de la mixité. Cela rend encore plus limpide et clairvoyante l’action du Chef de l’Etat, si l’on ne veut pas demain, nous retrouver dans l’obligation de composer avec un parti d’extrême droite comme y a été contraint le conservateur Wolfgang Schüssel, en 2000, en Autriche. Car cette évolution de l'électorat, dont la fraction séduite par les thèses fondées sur l'intolérance grossit,  complique sérieusement la formation des gouvernements de centre droit qui, jusqu'à présent, exprimaient une majorité à peu près constante dans la plupart des Etats de l'Union.