ET MAINTENANT ?
12 octobre 2010
3 millions et demi, d’après la CFDT. C’est le chiffre sur lequel j’avais parié hier. Inutile d’aller voir les manif’, les syndicats sont obligés de faire mieux à chaque fois… au moins en annonce. Qu’il y ait un peu plus ou un peu moins de monde ne change rien à l’affaire.
La loi est quasiment votée. Elle le sera complètement à la fin de la semaine. Les durs ont commencé à déborder leurs leaders avec les grèves reconductibles. On voit bien que Bernard Thibault fait tout ce qu’il peut pour freiner le mouvement en tentant d’imposer des votes à bulletins secrets dans les entreprises. On ne sait pas non plus jusqu’où la CFDT, dont ce n’est pas la culture, est prête à accompagner ce durcissement.
Le scénario de sortie n’est pas écrit, et il est encore difficile de l’entrevoir. Dans le camp des partisans de la contestation sociale, certains s’inquiètent déjà et craignent le dérapage. De la même façon, du côté du gouvernement, il est clair que tous les messages ont été envoyés et que toutes les concessions qui pouvaient être faites l’ont été. Sur la ligne de la fermeté, il n’a guère de marge de manœuvre et pas plus de scénario de sortie à proposer.
Faut-il craindre une radicalisation des deux côtés ? Elle est possible, mais ce serait sans compter avec l’état réel dans lequel se trouve notre pays. Si les Français, par refus du masochisme, soutiennent la contestation, ils sont tout de même 66% à souhaiter que la plaisanterie s’arrête dès lors que la messe est dite. Cela ne veut pas dire que le mouvement social sera éteint pour autant.
De son côté le Gouvernement ne peut pas espérer grand-chose d’un affrontement trop brutal et trop durable. Il peut encore donner quelques signes d’assouplissement avec la commission paritaire entre les deux assemblées. Le remaniement qui va rapidement intervenir peut aussi donner un signe fort de renouvellement de la politique. Ce qui est le plus inquiétant, c’est l’absence totale de cohérence de l’opposition politique sur le dossier des retraites, ce qui ajoute à la confusion. Jouer sur la sarkophobie trouvera rapidement ses limites et pourrait bien s’avérer contre productif.
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