HISTOIRE
LA SEMAINE D'ARCHIBALD
LA MANIF’ ET LE DEBAT

LE CLIMAT DE LA RENTREE : TEMPS MAUSSADE…

Nuages noirs

Après le tour d’horizon des partis politiques, et à la veille du bras-de-fer engagé par les syndicats avec le gouvernement sur la réforme des retraites, voici une réflexion sur le climat de cette rentrée.

Le contexte en est particulier. Rarement, le débat politique aura perduré avec autant d’acuité pendant les vacances au point de ne connaître la moindre pause. Nicolas Sarkozy s’est employé à l’alimenter fin juillet par son discours de Grenoble sur la sécurité, après les événements que l’on sait. Il n’en fallait pas plus pour que la « gôchedédroadelom » déclenche les grandes orgues de la contestation, bientôt relayée, c’est plus inattendu, par les curés. Au point que la majorité, qui avait dû supporter le feuilleton Bettencourt, s’est retrouvée divisée dans ses appréciations et pour certains de ses membres mal à l’aise.

Voilà donc un rapport de force qui semble s’établir en défaveur du pouvoir en place, au moment où le PS affiche un semblant d’unité. L’avantage psychologique, jusque là entre les mains du Président, avec ses ministres d’ouverture a changé de camp. La seul perspective  d’une victoire de la gauche dans vingt mois est en effet susceptible de doper les ardeurs de rassemblement dont le ciment réside essentiellement dans l’antisarkozysme basique.

Mais il y a encore loin de la coupe aux lèvres.

D’abord, cette victoire restera très théorique tant qu’elle reposera sur le rejet de la politique du Chef de l’Etat. A aucun moment les sondages ne mentionnent un désir de socialisme. Et les Français déplorent toujours majoritairement l’absence d’une alternance crédible. Personne n’a trouvé dans le discours de Martine Aubry à la Rochelle de quoi transformer cette opinion.

Ensuite, il y a gros à parier que cette possibilité de gagner va attiser la compétition entre les prétendants et je ne serai pas surpris de voir le PS sombrer à nouveau dans ses luttes fratricides. Sans compter que les écologistes vont vouloir mettre leur grain de sel et imposer quelques unes de leurs « lunes » programmatiques.

Et donc, voilà un écueil de taille : que sera un projet-écolo socialiste  dans une France plombée par la dette et la crise ? Les tendances redistributrices de la gauche pourront-elles s’accommoder de la rigueur inévitable, sauf à aller à la faillite grecque. Tant qu’elle ne répondra pas clairement à ce défi, et elle n’en prend pas le chemin, ses promesses seront verbales et fallacieuses.

C’est bien là la chance de la majorité actuelle, qui, sous la conduite de François Fillon, mène une politique périlleuse d’équilibre entre baisse des dépenses et soutien à l’activité pour ne pas anesthésier le redémarrage de l’économie. Mais l’usure du pouvoir suppose de jouer encore plus collectif pour envisager une suite victorieuse. Nicolas Sarkozy cherche à conforter son socle sur lequel il doit compter pour un premier tour. Mais en même temps, il aurait tort de ne pas envoyer les signaux nécessaires qui lui permettront de rassembler ensuite pour franchir les 50% nécessaires du second tour. Si sa victoire de 2007 s’est faite largement sur sa personnalité et sur les espoirs qu’il a suscités, en 2012, elle ne pourrait survenir qu’au terme d’une campagne beaucoup plus collective.

En attendant, il faut passer le cap de la réforme des retraites puis enclencher celle sur la dépendance, tout en prenant la tête du G20. De quoi progresser en image dans l’opinion s’il retrouve la main…

 

 

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