HISTOIRE
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L’EURO BAISSE, ET ALORS ?


                                                Euro

Les grands industriels parient sur la reprise, avec prudence. Sur une « nette reprise » même. Les présentations optimistes de leurs anticipations de profits en sont le signe. L’embellie est liée en particulier à la reconstitution des stocks dans plusieurs filières, à un redémarrage des investissements et à la croissance vigoureuse des pays émergents.

La baisse de l’euro, provoquée par la crise grecque, tombe à pic. Il a atteint en effet son plus bas en un an cette semaine à 1,31 dollar. Ses oscillations sont d’ailleurs relativement modestes, à mettre en relation avec le poids de la Grèce dans la zone euro, avec moins de 3% du PIB.

Les seuls à s’en plaindre sont les consommateurs qui paieront leur carburant plus cher. Sinon, c’est tout « bénef’ » : pour nos exportations à l’extérieur de l’Europe notamment, et l’effet n’a pas d’incidence pour les échanges avec nos voisins qui ont le même monnaie. La parité euro-dollar devrait même approcher 1,25 d’ici la fin de l’année. Cette baisse profitera plus à la France, à l’Espagne et à l’Italie qu’à l’Allemagne dont les exportations sont moins sensibles aux taux de change qu’à la demande mondiale.

On est encore loin des 0,82 dollar de octobre 2000, qui est le plus bas historique de la monnaie européenne. Cela tient au fait que les grands investisseurs n’ont pas remis en cause la monnaie unique, tels que la Chine qui n’a pas vendu ses réserves de change en euro. Et d’autre part, le dollar est contesté comme monnaie de réserve internationale par les mêmes chinois. Cette baisse très modérée, malgré la spéculation sur le cas grec reflète la confiance bien établie des marchés dans la BCE et sa capacité à défendre la monnaie.

Il faut même s’attendre à un regain d’attractivité du dollar parce que le différentiel de croissance entre les Etats-Unis et l’Europe joue en sa faveur. Et il est possible que le trésor américain relève son principal taux directeur, aujourd’hui proche de zéro. Un contexte que l’économie européenne devrait mettre à son profit pour se relancer…. Mais c’est une autre histoire, car l’endettement des Etats va continuer à peser par les efforts d’assainissement qu’il va nécessiter. La Grèce en est un mauvais exemple, mais un exemple quand même.

 

 


PLUS SOCIAL, TU MEURS ! (fin)

Logosecu

 

Après la famille et la maladie, la protection sociale se préoccupe aussi de la vieillesse et du versement des retraites du régime général.

L'ensemble des régimes de base de retraite ont versé, en 2008, 175,82 milliards d'euros à 21,9 millions de retraités. Avec ses 11,5 millions de retraités, le régime général verse à lui seul 85,47 milliards d'euros de retraites, soit 7 433 euros par pensionné. Mais s'il concerne 52,5% des pensionnés en France, il ne récolte que 48% du montant total des prestations de retraites versées. Les 2 millions de fonctionnaires retraités, qui constituent 9,27% des pensionnés, récupèrent, eux, 25% du montant des prestations de retraites. Ils se partagent 41,14 milliards d'euros de prestation par an, soit 20 250 euros par pensionné. Les indépendants sont moins bien lotis : le million de pensionnés commerçants se partage 3,44 milliards d'euros par an (3 402 € par pensionné), les 819 000 artisans retraités se partagent eux 2,87 milliards d'euros par an (3 507 €). Les professions libérales se contentent, elles, de 835 millions d'euros pour 211 000 pensionnés (3 945 €). Ces montants ne concernent que les retraites de base.

Le minimum vieillesse, réservé aux personnes de plus de 65 ans disposant de faibles ressources, représentait en 2008 un coût annuel de 2,83 milliards d'euros pour la protection sociale. Cela représente la prise en charge de 22 régimes différents. Ces dépenses, en hausse de 4% par rapport à 2007, prennent en compte l'augmentation du nombre de retraités bénéficiaires et l'augmentation du montant de la prestation. En effet, celle-ci fait l'objet d'une promesse de campagne de Nicolas Sarkozy qui s'est engagé à l'augmenter de 25% d'ici 2012 pour les personnes seules. Cette revalorisation concerne environ 400 000 bénéficiaires. Son coût global devrait être de 400 millions d'euros environ d'ici 2012. Au total ce sont 501 650 ménages qui bénéficient du minimum vieillesse. Cela représente donc une allocation moyenne annuelle de 5 633 euros par bénéficiaire.

L'allocation personnalisée d'autonomie (Apa) est une allocation destinée aux personnes âgées qui ont besoin de recevoir une aide pour accomplir les actes essentiels de la vie courante ou dont l'état nécessite une surveillance régulière. Elle profite donc aussi bien à des personnes habitants à domicile qu'à celles hébergées dans un établissement. En 2008, la protection sociale lui a consacré 4,85 milliards d'euros. Cette aide sociale a profité à 1,1 million de personnes. Plus de 60% de ces allocataires habitent encore chez eux (669 908 personnes) et les 433 682 autres sont en établissement. En moyenne, ces allocataires ont touché 4 395 euros chacun. L'Apa est versée par les départements.

Le tableau ne serait pas complet sans les aides au logement, qu’on pourrait intégrer dans les aides à la famille et les prestations qui ressortent de l’indemnisation du chômage.

Les aides au logement : chaque année, plus de 6 millions de Français perçoivent une allocation de la part de l'Etat pour les aider à se loger. Elles peuvent prendre plusieurs formes : APL, ALS... avec ou sans enfant, étudiants... Comme beaucoup peuvent y prétendre, cela à un coût pour la collectivité : 14,96 milliards d'euros soit 22% du montant total des prestations fournies par les Caisses d'allocations familiales (qui versent également, rappelons-le, l'essentiel du RMI, les allocations de naissance et les allocations familiales entre autres). Si bien qu'un bénéficiaire perçoit en moyenne 2 479 euros d'allocations logement chaque année. Les aides au logement en faveur de personnes sans enfants (3,54 millions de bénéficiaires) sont moins coûteuses pour l'Etat (7,24 milliards €) que les prestations légales de logement en faveur des familles (7,72 milliards € répartis entre 2,49 millions de bénéficiaires).

Le risque chômage regroupe toutes les prestations versées à des personnes privées d'emploi qui ne remplissent pas les conditions normales de droit à la retraite et dont la cessation d'activité n'est pas envisagée comme définitive. En 2008, la protection sociale y a consacré 34,3 milliards d'euros soit 6,2% du montant total des prestations sociales versées en France. Mais au-delà des prestations liées à l'indemnisation du chômage, le risque chômage comprend aussi les préretraites (2,2 milliards €). Ces deux prestations, pour un total de 32,23 milliards d'euros, pèsent 94,1% des montants consacrés au chômage. Mais le risque chômage au sens de la protection comprend également des dispositifs de réinsertion professionnelle qui compensent des pertes de salaire pour cause de formation professionnelle. Ces derniers allocataires ont bénéficié de 2,02 milliards en 2008.

De la naissance à la mort, nous sommes d’une manière ou d’une autre pris en charge par un dispositif de sécurité sociale qui couvre pratiquement tous les risques auxquels chacun peut être confronté. Maladie, accidents du travail et maladies professionnelles, famille, vieillesse sont les quatre branches de ce vaste dispositif auquel va bientôt se rajouter celle de la dépendance pour laquelle il faudra trouver une source de financement, sachant que déjà la maladie est lourdement déficitaire ainsi que la vieillesse avec le problème du financement des retraites.

En plus de l’augmentation régulière du minimum vieillesse de 5% chaque année, et même chose pour les adultes handicapés, le gouvernement a mis en place le RSA qui améliore et simplifie les prestations liées à la précarité. On ne peut pas conclure sans évoquer la réforme HPST de grande ampleur pour tenter de rationaliser le secteur de la santé et de la maladie et le plan Hôpital 2012 qui représente un gros effort d’investissement et de modernisation de la santé publique. Il faudrait ajouter la création du fonds d’investissement social proposé par la CFDT dans le cadre des mesures anti-crise destiné aux demandeurs d’emploi et aux jeunes qui souhaitent décrocher une formation adaptée, le chèque-emploi service universel qui permet à 1 300 000 familles d’être aidées à domicile, …

Oui vraiment, plus social, tu meurs !

 


PLUS SOCIAL, TU MEURS ! (suite)

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Après le volet famille, dont on a vu qu’il était fourni, abordons celui de la maladie et de la santé. On oublie facilement la protection dont nous bénéficions et qui fait du système français, un des plus protecteurs au monde. Revue de détail :

Les consultations de médecins, En 2007,  ont été de 217,49 millions auprès des médecins généralistes libéraux. Au total, l’Assurance maladie, cette même année, a remboursé l'équivalent de 3,52 milliards d'euros pour ce type de prestation médicale à ses assurés sociaux. Cela représente donc un coût de 16,20 euros  par acte pour la protection sociale. Ce chiffre est à remettre en perspective avec l'ensemble des prestations maladie versées par cette branche de la Sécurité sociale : 115,93 milliards d'euros en 2007. Le remboursement des consultations de généralistes représente 3,04% des prestations légales couvertes par la branche maladie. Il s'agit aussi bien d'actes réalisés en cabinet libéral qu'en clinique privée ou en centre de santé.

Les remboursements de médicaments achetés en pharmacie sont de loin le premier poste de dépenses de l'Assurance maladie en médecine de ville : en 2008, ils ont coûté 18,3 milliards d'euros à la protection sociale, soit 14,1% des dépenses totales de l'Assurance maladie. Un montant nettement supérieur aux remboursements d'honoraires des médecins de villes libéraux par exemple. L'assurance maladie rembourse chaque année 2,1 milliards de boites de médicaments. Ce qui représente donc un remboursement équivalent à 8,7 euros par boite de médicaments remboursée.

Le congé maternité est considéré comme un risque maladie par la Sécurité sociale, au même titre que les arrêts maladie ou les accidents du travail. De toutes les indemnités journalières versées pour ces risques (11,3 milliards € en 2008), les congés maternité consomment 23,7% des crédits. . Le montant des indemnités journalières attribuées aux congés maternités est en constante augmentation depuis 1978.  Prises en charge par la branche maladie de la Sécurité sociale, elles coûtent chaque année 2,68 milliards d'euros. Elles sont égales à un salaire journalier de base, calculé à partir de la moyenne des salaires des trois derniers mois, diminué des cotisations sociales et de la CSG, dans la limite de 2 885 euros. De la même manière, les congés de paternité ont un coût pour la collectivité : 264 millions d'euros en 2008, en hausse de 4,9% par rapport à 2007.

Les indemnités journalières consécutives à un accident du travail, elles aussi sont prises en charge par la branche maladie de la Sécurité sociale et ont coûté 2,44 milliards d'euros en 2008. Cela représente 21,6% du montant consacré chaque année par l'Assurance maladie pour les assurés amenés à cesser leur travail pour des raisons médicales (11,3 milliards € en 2008). En amont ce sont 2 millions d'établissements employeurs qui cotisent à cette assurance et 18,6 millions de salariés (soit environ 70% de la population active). En 2008, on a recensé 704 000 accidents du travail et 45 400 maladies professionnelles qui ont donné lieu à un arrêt de travail. Le montant total des indemnités journalières attribuées aux accidentés du travail est en constante augmentation depuis 1978.

Les indemnités journalières consécutives à arrêt de travail pour maladie ont coûté 6,21 milliards € d'euros en 2008. Cela représente 54,8% du montant consacré chaque année par l'Assurance maladie aux  assurés amenés à cesser leur travail pour des raisons médicales (11,3 milliards € en 2008). Entre 2003 et 2008, on a constaté une diminution du montant total des indemnités journalières maladie (-1,4%). Et sur plusieurs décennies, on constate que le nombre de journées maladie indemnisées par personne ayant un emploi a eu tendance à diminuer. Il est passé de 11 jours en 1976 à 8,5 jours en 2005. Ce sont les chirurgiens orthopédistes qui prescrivent le plus de journées d'arrêt de travail. En 2005, ils avaient prescrits 85 207 journées d'arrêt de travail, suivis par les neurochirurgiens (58 438) et les généralistes (29 187).

Mais l'Assurance maladie rembourse également d'autres prescriptions. A commencer par les auxiliaires médicaux qui ont coûté 6,3 milliards d'euros à la protection sociale en 2008. Les prothèses médicales ont, elles, coûté 3,7 milliards d'euros, les examens biologiques 2,8 milliards d'euros. Enfin les transports sanitaires 2,5 milliards d'euros.

Les soins hospitaliers sont à l'origine de 44,1% des dépenses de santé de la protection sociale. Dans cet énorme gâteau, c'est l'hôpital public qui consomme le plus de crédits pour soigner les Français. En 2008, tous les soins qui ont été effectués ont coûté plus de 47,5 milliards d'euros à la collectivité. Logique, quand on sait que l'Assurance maladie prend en charge en moyenne 93% des dépenses d'hospitalisation. Mais les hôpitaux privés aussi profitent de cette somme. Les hospitalisations dans ces établissements ont représenté un coût de 9,8 milliards d'euros en 2008 pour la collectivité, soit 7,5% des dépenses de santé de la protection sociale. En moyenne, les dépenses de soins hospitaliers ont donc représenté 1 172 euros par personne dont 903 euros par personne dans le public et 269 euros par personne dans le privé.

Enfin, créée il y a dix ans, la Couverture Maladie Universelle (CMU) permet l'accès aux soins à des personnes à faibles ressources. Dans l'impossibilité de cotiser au régime général, c'est l'Etat qui couvre leurs dépenses de santé, dans les mêmes conditions qu'un assuré social normal. Aujourd'hui, la CMU de base couvrirait 1,5 million de personnes, d'après le fonds qui gère cette prestation. Mais impossible de connaître le montant total exacts des versements de cette couverture. Ni la sécurité sociale, ni le fonds CMU ne révèlent le budget qu'elle nécessite. Son coût avoisinerait les 6 milliards d'euros par an pour la CMU de base. En revanche, des chiffres très officiels battent en brèche certaines idées reçues : les dépenses des bénéficiaires de la complémentaire santé de la CMU (qui bénéficie, elle, à 4,5 millions de personnes) sont voisines de celles des autres assurés. Elles s'élèvent à 415 euros par bénéficiaire et par an.

Devant un tel foisonnement de prestations, il est normal qu’on les oublie, tant elles nous paraissent aller de soi. Et pourtant ce n’est pas fini. Il y a encore toutes les retraites et toues les prestations liées au vieillissement dont on sait qu’elles vont croître et embellir dans les prochaines années.

On en verra le détail dans le prochain article.

 


PLUS SOCIAL, TU MEURS !

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A force d’écouter tout ce qui se dit, ou plutôt tout ce qui ne se dit pas, on finirait par oublier que le Gouvernement actuel mène activement une politique de soutien aux Français les plus démunis, et contribue non moins activement à la redistribution de la richesse nationale. Qui plus est, il a fait le choix délibéré de laisser filer les dépenses pour que pendant la crise, les amortisseurs sociaux jouent à plein. Au détriment de l’équilibre des comptes, évidemment. Cette année, la Sécurité sociale affichera un déficit annuel de 32,2 milliards d'euros.

Exercice pratique.

Envié ou décrié par nos voisins, le modèle de protection sociale français est unique au monde. Très protecteur, il a un coût : 435 milliards d'euros pour les seuls régimes de base.

Mais que trouve-t-on dans cette protection sociale ? Une quantité d'allocations, de remboursements et d'indemnités pour que toute personne puisse faire face financièrement à des situations parfois douloureuses. Ce sont 408 milliards d'euros de prestations accordés par ce système qui repose sur les cotisations des assurés sociaux, quelques taxes et des impôts, combien coûtent les plus emblématiques ?

Au premier rang, toutes les dépenses en faveur des familles.

Les allocations familiales ont profité à 4,66 millions de foyers en 2008. C’est une somme de 2 649 euros en moyenne qui a été attribuée à chacune des familles qui comptent plusieurs enfants. Cette seule allocation pèse au total 12,34 milliards d'euros. Mais ce n'est pas la seule allocation offerte par la protection sociale en fonction des situations de chaque famille. Il faut ajouter le complément familial (1,59 milliards € distribués à 820 900 allocataires soit une moyenne de 1 943 €), l'allocation de complément familial (1,17 milliards €) ou l'allocation d'éducation de l'enfant handicapé (655 millions €). Hors allocation de rentrée scolaire, la protection sociale a distribué au total 17,84 milliards d'euros de prestations directes aux familles.

La protection sociale se révèle généreuse à l'égard des familles qui s'agrandissent. Avec la Prestation d'accueil du jeune enfant (Paje), chaque enfant né en 2008 à coûté 5 154 euros en prestation sociale à la collectivité. Une somme versée sous forme de prime ou d'allocation mensuelle à 2,21 millions de foyers. Au total, le dispositif a donc couté 11,42 milliards € à l'Etat. Mais si on ajoute les aides à la famille pour l'emploi d'une assistante maternelle agréée (138 millions € en 2008), l'allocation de garde d'enfant à domicile (17 millions €) et le financement des crèches par la sécurité sociale (2 milliards €), les sommes dédiées à la petite enfance atteignent 13,58 milliards euros. Les seules ressources affectées aux caisses d'allocations par la CSG (12,17 milliards €) ne suffisent pas à couvrir cette dépense.

Mais la Caisse d'allocations familiales verse d'autres minimas sociaux. Il y l'allocation de parent isolé (1,08 milliard € pour 200 000 bénéficiaires), l'allocation aux adultes handicapés (5,5 milliards € pour 817 900 bénéficiaires). Sur un an, le nombre de bénéficiaires de l'AAH progresse de 4,6%, tandis que le nombre de bénéficiaires du RMI diminue de 2,7%. Le fameux revenu minimum d'insertion (RMI), appelé à disparaître au profit du RSA (Revenu de solidarité active) a coûté à la protection sociale 6,16 milliards d'euros en 2008. Il a bénéficié à 1,12 million de personnes qui ont reçu une prestation moyenne de 5 497 euros. Sont aussi entendus comme minimas sociaux les contrats aidés et les dispositifs de retour à l'emploi qui ont couté 422 millions d'euros en 2008. Au total, les minimas sociaux ont coûté 13,25 milliards d'euros.

L'allocation de rentrée scolaire (ARS) est versée aux familles aux revenus modestes qui ont des enfants âgés de 6 à 18 ans et qui sont scolarisés. Son montant par enfant est modulé en fonction de l'âge de l'enfant. En 2008, ce sont un peu plus de 2,89 millions de familles qui en ont bénéficié pour un coût moyen de 513 euros. Au total, cette allocation a mobilisé 1,49 milliard d'euros, soit 7,6% du montant total des prestations accordées aux familles par la Caisse d'allocations familiales (Caf). Dans son rapport annuel, cette dernière relève une « progression notable des dépenses au titre de l'allocation de rentrée scolaire (+7,7%), en lien avec la mesure de revalorisation de l'allocation » et un nombre de bénéficiaires en forte croissance (+3,6%).

Voilà un premier pan de prestations. On le voit elles sont nombreuses. Elles ont été renforcées en 2009 pour aider les plus modestes à faire face aux conséquences de la crise. Il faudrait y ajouter les aides au logement.

Mais il y a encore toutes les dépenses liées au risque « maladie », celles liées au risque « emploi »,  les accidents du travail, l’aide à la perte d’autonomie des personnes âgées, le financement des retraites…

La suite, donc demain. Histoire de ne pas vous assommer avec trop de chiffres.

 

 

 


DELIRES D’AGGLO


Radotorial. Le journal édité par la ville d’Angers, aux frais du contribuable, a pour mission d’informer sur les différentes activités dans tous les domaines : réalisations, projets, urbanisme, vie culturelle, sports… Rien d’anormal à cela. Dans le dernier numéro, le Maire s’est fendu d’un éditorial très orienté politiquement, se félicitant de la confiance « très largement exprimée » à la liste de gauche par les électeurs angevins. Bien entendu il n’a évoqué les résultats qu’à travers leur traduction en pourcentage, oubliant de signaler que les 57,45% obtenus à Angers étaient pourtant bien loin en nombre de voix (en moins) du score pourtant moins flatteur obtenu en 2004. Probablement parce qu’il fallait absolument faire croire que ce qui n’est qu’une petite victoire avec ses pans d’ombre, était un triomphe qui valide des choix, ceux qui sont mis en œuvre dans notre bonne ville. On se rassure comme on peut. Mais l’essentiel n’est pas là. Ce qui n’est pas acceptable c’est qu’on transforme un journal financé par tous les angevins, quelle que soit la couleur de leur vote, en un tract électoral de bas étage.

Les grandes manœuvres (et petites combines) du Scot. On est entré dans la phase d’enquête publique du SCOT (Schéma de Cohérence Territorial). A cet effet était organisé au centre des congrès une grand’messe avec séance plénière, ateliers thématiques pour que les habitants de l’agglo s’expriment et synthèse publique. Nous y avons participé avec quelques amis… pour constater que rien de ce que nous avions dit comme remarques n’avait été retenu. Même son de cloche dans d’autres ateliers. Moralité : concertation « bidon ». Tous les comptes-rendus avaient été écrits à l’avance. Après on s’étonnera que le citoyen s’éloigne des urnes.

Pop dep001 Encore le Scot (donc biscot). Dans les objectifs de croissance de la population assignés à la ville centre, on relève une augmentation de 30 000 à 40 000 habitants supplémentaires à l’horizon 2020 (p.24). Mais on se demande comment le calcul a été fait, parce qu’il se trouve que cela correspond exactement à la croissance de la population de l’ensemble du département (30 000). Sauf erreur, il m’étonnerait que Cholet, Saumur, Segré et quelques autres communes hors agglo n’en captent pas une partie. Parfaitement irréaliste ! Voilà ce qui arrive quand on confie les études à des cabinets extérieurs. A moins que l’agglo se soit donné comme objectif de « déménager le territoire » !

Casernes 2 bis Casbah. Il faut den-si-fier. Vous avez compris ! Donc on construit en hauteur et on serre. C’est pourquoi sur le plateau des capucins, on voit sortir de terre une « casbah », comme à Alger (N’y voyez pas de connotation péjorative : c’est de ressemblance qu’il s’agit). Est-ce en vue d’un futur jumelage avec la capitale de l’Algérie, ou une anticipation du réchauffement climatique ? En attendant, on ne me fera pas croire que l’on aura des populations heureuses dans un habitat aussi concentré. Pire que les barres des années 60. Imaginons ce qu’il en sera dans trente ans, quand les bâtiments auront vieilli, ou encore la facilité d’intervention pour les forces de l’ordre qui auront à intercepter quelques chenapans…

Biopole. En lisant la presse, je découvre que la charge prévue pour le fonctionnement de l’usine sera de 65 000 tonnes et que Véolia, le prestataire, est chargé de trouver les 25 000 tonnes supplémentaires pour atteindre les 90 000 tonnes pour lesquelles l’équipement a été dimensionné. Encore un exemple de mauvaise gestion : nous avions attiré l’attention, Robert Afif et moi-même, lors de l’enquête publique, sur le surdimensionnement du projet, estimant que 70 000 tonnes à traiter c’était largement suffisant. On ne nous a pas écoutés, évidemment. Et pourtant, ce n’était pas difficile à prévoir : il suffisait de lire les bilans produits par les services de l’agglo. En passant de l’incinération au TMB, on a fait faire une économie de près de 45 millions d’euros. On aurait pu économiser encore 15 millions au moins. Pas superflu, surtout que les finances de l’agglo sont exangues !

Solitaire. (Mais pas du Figaro). Marc Goua nous vante à chaque instant les vertus de la « solidarité. C’est pour cela qu’il est allé, sans rien dire à personne, se négocier à la Région  une halte ferroviaire pour sa commune. Il se trouve que Saint-Barthélemy est sur la même ligne et a le même projet. Ce qu’il savait... Egouaïste !!

 



UNE SEMAINE …COMME LES AUTRES

                                             Longue vue

Drôle de jeu. C’est clair, Martine Aubry fera de la retraite à 60 ans une ligne Maginot dans le débat sur la réforme. Mais quid de l’allongement de la durée des cotisations ? Miser sur les « autres ressources », s’en tenir au discours de l’injustice fiscale, faire croire qu’on peut tout solder en taxant « les riches », cela peut plaire au peuple. Mais ça ne tient pas la route. Avec ce discours-là, on peut gagner les élections, mais ce sera aussitôt pour faire comme Papandréou en Grèce : se retrouver face à la dure réalité. Et passer de la promesse « révolutionnaire » à la réalité gestionnaire, en prenant le risque de fâcher un peu plus les électeurs avec la démocratie. On peut gagner en mentant, mais gare aux lendemains !

Rapport de force. Bernard Thibault campe sur la même ligne, mais pas pour les mêmes raisons. Lui, il compte sur les « masses populaires » dans la rue pour influencer le cours des choses. Il veut créer un rapport de force et espère avoir les moyens de faire du chantage. Avec ses gros bataillons de « fonctionnaires » on peut penser que sa ligne Maginot à lui se situe du côté du régime de la fonction publique et la pension calculée sur le dernier salaire validé par les six derniers mois… vers lequel il voudrait faire converger le régime général ? On peut marcher aussi sur la tête.

Nombril. Au PS, comme dans les médias, on glose encore cette semaine sur les chances comparées de DSK ou d’Aubry pour la Présidentielle. C’est que les couteaux sont restés dans les manches et sont prêts à sortir. Chacun est aux aguets. Mais est-ce d’actualité ? S’ils arrêtaient de se regarder le nombril nos petits camarades de la rue de Solférino ? Il paraît qu’il y a d’autres sujets qui intéressent les Français.

Consensus républicain. C’est ce que souhaite Eric Raoult, rapporteur de la mission parlementaire sur la question du « voile intégral ». Il a probablement raison, mais c’est un peu comme s’il pissait dans un violon pour le faire chanter, quand on connaît les réactions d’Harlem Désir ou de Pierre Moscovici. On devrait s’intéresser un peu plus à ce que pensent les intéressées. A cet égard, à l’association « Ni putes ni soumises » on est très clair : « les femmes du monde entier nous regardent et attendent cette décision courageuse ».

J’ai bien aimé aussi le « talk » de Fadela sur Orange. Elle remet les pendules à l’heure avec son franc parler.

Niqab, ni volant. Quand on est complètement voilée, il n’est pas possible d’être en situation de faire face à toutes les manœuvres. C’est ce qu’a estimé un gendarme qui a verbalisé une femme à Nantes. Celle-ci proteste de l’atteinte à sa liberté, brandit un discours religieux pour sa défense, dont on sait qu’il est fallacieux, et jure de son total libre-arbitre…. Discours habituel de ces « femmes sous influence » bien formatées. Le fait qu’elle soit mariée à un homme connu pour son activisme intégriste, qui, de plus, a trois autres femmes et donc pratique d’une certaine manière la polygamie, éclaire d’un jour plus lumineux tout ce branle-bas de combat. Et évidemment, les gauchos crient au scandale et à la manipulation du pouvoir. Comme d’hab.

Bave d’envie. C’est le Gascon qui en bave d’envie quand il voit les « libdem » anglais en passe de réussir leur pari, celui qu’il a ruiné chez nous par toutes ses erreurs accumulées. Il ne peut donc que se féliciter du sort de ses voisins. De là à créer un espace politique au centre, quand on a transformé un boulevard présidentiel en chemin de traverse, c’est plus difficile. Non pas que notre François manque de talent. Mais les haines qu’il voue à droite sont un solide frein à l’émergence de la « nouvelle voie » qu’il appelle de ses vœux. Pour l’instant, il n’a réussi qu’à faire basculer une partie du centre …. à gauche ou chez les écolos. Et à vider son parti.

 

                                        Mille sabords !

 

 


TOURS, CONTOURS ET TOURS DE C…

 

Il y a des soirs comme celui-ci, de temps en temps, au cours desquels Archibald a envie de tremper sa plume dans le vitriol. Sûrement la saturation de conneries entendues sur France Info et autres radios qui nous en abreuvent au lieu de nous divertir, ou le contraire, nous servent des conneries croyant nous divertir. Au secours nous sommes (de) concernés !

Con-certation. Comme il est difficile de terminer la semaine sans égratigner le PS, la position exprimée par La Martine-de-Lille (comme le  Rouget), après six heures de réunions en conclave sur les retraites, est à afficher au Guiness des records de la manipulation minable : « on a un projet mais on ne le dira pas pour que le gouvernement ne nous pique pas deux ou trois idées ». C’est la « con-certation » façon gauche responsable. Il faut dire que dans ce domaine elle ne brille pas particulièrement. Mais on se demande quand même si elle n’avait pas abusé de son bourgogne préféré pendant la réunion, tant la réponse est pitoyable. Cela ne l’empêchera pas de continuer à donner des leçons de démocratie.

Con-sternant. La rougeole revient en force et il est recommandé de vacciner les enfants, parce que, contrairement à la croyance, ce n’est pas une maladie bénigne. Alors que penser de la réaction de cette femme, complaisamment relayée sur les antennes : « je ne vaccinerai pas mon enfant, vous comprenez, il y a déjà le vaccin contre l’hépatite B qui donne la sclérose en plaques… » Et voilà comment sur une affirmation totalement fausse prise probablement sur internet, on en arrive à de tels comportements stupides. Oui, vraiment, c’est con-sternant. Je souhaite à cette dame que son fils ne meure pas de la rougeole.

InCon-séquence. On n’entend que plaintes et manifestations des victimes de la tempête qui se révoltent contre le tracé des contours des zones noires. Mais combien sont-ils ceux à qui on tend généreusement le micro ou qui posent ostensiblement devant les caméras ? Je lisais l’autre jour dans le journal que près de 1000 sinistrés de la Faute avaient pris la décision d’accepter la proposition de rachat de leur bien par l’état au prix du marché, ce qui est à la fois correct et solidaire. Et sage de leur part : « mieux vaut emporter ses souvenirs dans une autre maison que dans un cercueil » disait l’un d’eux. Mais que penser de ces acharnés qui ne veulent rien entendre ?  Déjà qu’il y en a eu plus de 50 à payer de leur vie la « connerie » de bâtir à 2,50 m sous le niveau de la mer une maison sans étage. Si encore ils étaient spoliés, mais après tout, c’est nous qui allons payer pour qu’ils soient indemnisés : cela mériterait un peu de retenue et de décence. Mais c’est vrai, ils ont reçu le soutien de Ségolène qui n’en est pas à une inconséquence près.

Con-torsion. Le gouvernement a décidé de faire voter une loi contre le port du voile intégral. Il ne s’agit pas de stigmatiser les musulmans, comme cherchent à le faire croire les intégristes visés et quelques esprits compliqués en délicatesse avec la laïcité version « petit père Combe ». Ce n’est pas une obligation religieuse : ce n’est donc qu’une coutume et il se trouve qu’elle n’est pas acceptable en France. En plus elle est le symbole d’une soumission qui attente à la dignité de la femme. L’interdire, c’est le service que nous devons rendre à tous les musulmans qui ont une pratique religieuse compatible avec nos idéaux républicains. Mais évitons surtout les contorsions de ces politiciens et baveux des médias qui voudraient n’y voir qu’une manœuvre du pouvoir et en se retranchant derrière des arguties de droit et de liberté, masquer la confusion de leur esprit.

 

                                                                                              Archibald


REDUIRE LES DEFICITS

                                Baroin
            

Le nouveau ministre du Budget, François Baroin, aurait bien besoin de la baguette magique d’Harry Potter auquel certains le comparaient quand il portait ses petites lunettes rondes. Là s’arrête malheureusement la ressemblance. Car le gouvernement est confronté à un problème de taille : la contradiction entre la nécessité de réduire les déficits et le principe présidentiel de non-augmentation des impôts. En l’absence de croissance forte, le pari est impossible à tenir. Dès lors qu’il faudra bien se résoudre à les augmenter, autant procéder à une réforme en profondeur –une de plus, dira-t-on- de la fiscalité, et celle-là est urgentissime.

Car sans réforme de la fiscalité, celle des retraites n’aura guère de chance de fonctionner.

Mettons, pour commencer, au rang des accessoires, le « bouclier fiscal » dont la suppression ne rapporterait à l’Etat que quelques centaines de millions, quand le déficit des finances publiques atteint cette année 150 milliards. Inutile de revenir sur la politique ambitieuse que Nicolas Sarkozy souhaitait mener en matière de diminution des prélèvements obligatoires, ou en matière d’économie dont il souhaitait la relance par les mesures prises sur les droits de succession, ou d’atténuation d’imposition des riches pour faire revenir les capitaux. La crise que personne n’avait prévue a tué dans l’œuf les résultats que l’on pouvait en attendre alors même que par la contraction de l’économie qu’elle a causée elle a obligé le Président à la combattre par un vigoureux soutien aux banques et aux entreprises. Il en est résulté à la fois un énorme manque à gagner pour l’Etat et un gouffre de dépenses que personne ne songerait à lui reprocher. Cela malgré les efforts déployés par Eric Woerth pendant trois ans pour diminuer les dépenses de l’Etat, avec des résultats réels aujourd’hui complètement masqués par les dépenses de relance et de soutien social.

Mais le « bouclier » n’a jamais été que le succédané d’une suppression jugée impossible de l’ISF, ce caprice des socialistes qu’aucun gouvernement de droite n’a osé supprimer. Martine Aubry veut sa suppression : très bien, supprimons du même coup l’ISF ! En compensation, il suffira alors d’augmenter le barême de l’impôt sur le revenu avec une tranche à 70% qui permettrait d’augmenter les prélèvements obligatoires pour l’ensemble des contribuables sans que l’on puisse crier à l’injustice, ni à l’effet confiscatoire. Il faut bien des recettes pour combler les déficits.

Le Ministre du Budget a le feu vert pour s’attaquer aux niches fiscales, cet ensemble complexe et foisonnant qui permet à de nombreux Français, riches ou simplement aisés, (et parmi eux des fonctionnaires aux retraites confortables), de placer leur épargne dans des investissements défiscalisés. Mais il faudra faire preuve de discernement, car ces dispositifs protègent des emplois, aident à en créer, encouragent le dynamisme économique de certaines branches, et au bout du compte apportent de la richesse qui constitue des revenus pour l’Etat lui-même. Avec comme corollaire, l’effet négatif que peut constituer ce problème typiquement français que d’être un pays où la fiscalité change tout le temps.

Raison de plus pour remettre à plat l’ensemble. Car il faut aller plus loin : dès lors qu’on touche à l’impôt sur le revenu, dont un foyer sur deux ignore l’existence, la logique voudrait qu’on s’intéresse à la CSG. Et qu’on utilise aussi le levier de la TVA dont le gouvernement maîtrise, sans autorisation européenne, la possibilité d’augmenter le taux jusqu’à 25%. En jouant habilement sur le redéploiement plus que sur l’addition, le taux des prélèvements obligatoires, déjà élevés dans notre pays, ne devrait pas trop en souffrir.


RETRAITES : LA FINANCE EN LIGNE DE MIRE

                                      Fortune_100

On ne le répétera jamais assez : notre système des retraites est en quasi faillite. Pratiquer la politique de l’autruche sur ce sujet c’est faire preuve d’inconséquence. Le découvert, quitte à me répéter, est passé en deux ans, de 10 milliards à 30 milliards d’euros. Et si l’on continuait à ce rythme, les besoins financiers seront compris en 75 et 100 milliards d’euros en 2050…Et à l’horizon 2015, c’est-à-dire demain, le déficit sera de 40 milliards.

Le système est devenu déficitaire, non pas à cause d’une mauvaise gestion, mais en raison de notre démographie. Aussi la démagogie n’a pas sa place ici. Nous nous devons de prendre les mesures qui permettent à la « répartition » de fonctionner à nouveau sur des bases solides, sans en faire porter le poids sur les (frêles) épaules des générations futures.

Le retour de la croissance et donc de l’emploi permettra d’atténuer le fardeau. Mais ce ne sera pas suffisant. Le trou creusé par la crise a accéléré le déficit qu’il faut maintenant résorber en plus de la mise en place d’un financement pérenne. Les mesures mécaniques jouant sur l’âge et le taux d’activité seront des apports utiles. Ils ne seront pas non plus suffisants. Il faudra bien en passer par la solidarité nationale, si comme le souhaite notre Président, on veut éviter de baisser les pensions et d’augmenter les cotisations.

Cela veut dire qu’il faut trouver des finances parmi les autres ressources, c’est-à-dire l’impôt. Petite revue des disponibilités : en premier, on peut puiser dans les « niches fiscales », mais c’est déjà pris pour le budget 2011. La même ressource ne peut servir deux fois. On peut envisager d’augmenter les impôts, tels que la CSG.  Mais c’est puiser dans le pouvoir d’achat des Français et donc prendre le risque d’entamer la reprise économique.

Le PS, par la voix de Martine Aubry, fait des contre-propositions avec l’élargissement de l’assiette de la valeur ajoutée, des cotisations sur les stock-options, l’abolition des privilèges fiscaux (des riches évidemment pas les 50% de Français qui sont exonérés de l’impôt sur le revenu) et une surtaxe de 10% de l’impôt sur les sociétés acquitté par les banques. Un catalogue que certains économistes ont qualifié de « vieillot » par son caractère écran de fumée. Le lyrisme qu’elle déploie pour exposer sa « révolution de l’âge » ne fait pas les « recettes ». Cette réponse n’est ni à l’échelle ni sans incidences néfastes sur notre situation économique. N’est-ce pas une manière de mentir aux Français ?

Pour que l’on prenne en compte quelques-unes de ces propositions, il faudrait d’abord régler le problème de l’abcès fiscal qui empoisonne notre pays et dont le « bouclier » est le bouc émissaire. Il suffit de se promener en Europe, tout autour de la France pour constater de combien d’emplois et de recettes de TVA on se prive quand le « riche délocalisé » bâtit, embauche et consomme…Certains socialistes prônent l’abandon de l’ISF et son remplacement par une tranche d’impôts supplémentaire sur le revenu. Ils ont raison ! On pourrait alors envisager la taxe sur les stocks options et autres petites mignardises.

Reste la TVA. On sait qu’un point rapporte environ 7 à 8 milliards d’euros. Là encore, la marge de manœuvre est restreinte, tant on touche à la consommation et au niveau des prix.

Je pense qu’il faut se réserver cette marge de manœuvre pour la TVA sociale, qui permettrait de combler nos autres déficits sociaux, tout en en faisant porter une partie du fardeau par les produits fabriqués à l’étranger mais seulement si à la clé il y a diminution d’une partie des charges sur les salaires et contre partie en augmentation de ceux-ci.

Conclusion : une combinaison de mesures touchant à la démographie (l’âge) et financières est indispensable. Il faudra probablement combiner toutes les ressources pour aboutir à un système viable. Il y faut faire l’impasse sur tous les tabous, âge de la retraite comme augmentation de l’impôt. La crise a changé la donne. Il faut s’y adapter.

                


RETRAITES : LE LEVIER DE L’AGE ET DE LA DUREE


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La première idée qui vient à l’esprit pour réduire l’impasse démographique, c’est de repousser l’âge légal de la retraite de plusieurs années et d’allonger la durée de cotisation. Par rapport à l’allongement de la durée de vie, il n’y a rien de choquant. Il est en effet difficile d’imaginer qu’il soit économiquement viable un temps de repos après la vie active qui durerait autant voire plus longtemps que celle-ci.

L’avantage, c’est que cela permet de diminuer tout de suite la pression financière sur le financement des pensions par l’effet de report de une à plusieurs années sur ceux qui pouvaient prétendre à partir en retraite. C’est même la décision qui aurait le plus d‘effet.

Mais c’est politiquement difficile. D’abord l’opinion a du mal à comprendre cet effort par comparaison avec la génération actuelle qui en profite pleinement dans des conditions optimales pour un grand nombre, de santé et de niveau de vie. L’âge d’or des retraités nuit à la perception des mesures drastiques qu’il faut pendre.

La difficulté la plus importante réside dans le symbole de « gauche », mesure emblématique de Mitterrand, que la retraite à 60 ans constitue. Non financée et prise déjà à contretemps en 1982, cette mesure reste un « tabou » qui explique les atermoiements de Martine Aubry. L’écueil n’est pas mince pour le gouvernement. D’autant plus qu’il faut auparavant régler le problème de la « pénibilité », qui pourrait être une bonne compensation, et celui du taux d’occupation des seniors. A quoi bon repousser l’âge si les entreprises les mettent dehors à 55 ans ! L’emploi des seniors est une clé importante à la solution du problème.

L’allongement de la durée de cotisation est probablement plus acceptable si elle est étalée dans le temps, comme la loi de 2003 l’a déjà engagé. Elle permettrait de remettre un peu d’équilibre dans la pyramide des âges entre la population dite « active » et la population inactive ou pensionnée.

Si on était dans un monde raisonnable, face à l’allongement spectaculaire de la durée de la vie humaine, fixer un âge légal de la retraite a-t-il encore un sens ? Ne pourrait-on pas imaginer que chacun ait le droit de travailler aussi longtemps qu’il veut et que si un employeur veut licencier, l’indemnité de licenciement serait décroissante à partir d’un certain âge ? Puisqu’il est légal aujourd’hui, dans notre pays, de pouvoir travailler jusqu’à 70 ans, pourquoi ne pas donner une liberté totale.

Cela pourrait s’accompagner d’un seul système de retraite universel sur les mêmes bases pour tous et par points avec d’éventuels coefficients correcteurs en rapport avec la pénibilité, la maladie, le chômage... Ce serait juste, souple et surtout équitable, chacun se constituant le niveau de sa pension en fonction de son tempérament.

Ce système par points existe déjà : c’est celui utilisé par les régimes complémentaires. Si eux savent le faire, il doit être possible de le transposer en régime général. Est-ce utopique ? Non ! D’ailleurs c’est à quelque chose qui y ressemble que pense François Chérèque. Et pourtant ce projet est exposé aussi par Claude Bébéar dans "Les Echos".

La souplesse d’un tel système, assorti de tous ses paramètres sociaux, aurait le mérite d’enterrer « la guerre de l’âge ». Resteraient à définir la valeur du point, le calcul de l’éventuelle indemnité de licenciement et à se mettre d’accord sur la table de mortalité utilisée….

Demain : dernier volet, La "Finance" en ligne de mire...



RETRAITES : DONNEES INCONTOURNABLES

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Le rapport du Comité d’Orientation des Retraites plante le décor. Les données qu’il égrène pourront sembler relever du catastrophisme, elles sont pourtant bien établies et les chiffres sont connus depuis longtemps. Le reproche qu’on pourrait lui faire, y compris pour la version la plus pessimiste, c’est d’être établi à partir d’hypothèses économiques encore très optimistes, trop diront même certains. Par son caractère « partagé », il n’est pourtant pas contestable et il constitue une base discutable (peut-être), mais incontestable –sûrement-, pour les négociations qui viennent de s’engager entre partenaires sociaux et gouvernement.

Au-delà des postures que pourront prendre les uns ou les autres, qu’en est-il exactement ? Que penser des solutions proposées ? Quels sont leurs avantages et inconvénients ?

Essayons d’y voir clair, et pour une fois, sans vaine polémique.

Premier constat : on ne peut rien contre la démographie. A l’horizon 2050, on a la base de départ : les enfants qui auront l’âge de la retraite sont tous nés. On peut connaître leur parcours grâce aux statistiques. On sait combien ils seront à avoir 60 ans. Et les chiffres sont terribles : en 1990 il y avait moins de 10 millions de retraités, il y en a 16 millions aujourd’hui, il y en aura 21 millions en 2030… Où est le problème ?  Dans le nombre des actifs qui doivent, par le système de répartition, prendre en charge par leurs cotisations retraites, les pensions des retraités. Logiquement, le système fonctionne tant que le montant total des cotisations est supérieur à celui des pensions. Ce montant total est le fruit du produit entre cotisation moyenne et nombre de cotisants. Or, si celui-ci ne cesse d'augmenter, il le fait à un rythme bien plus faible que celui du nombre de retraités. Jusqu'à la fin des années 80 on comptait ainsi au moins deux cotisants pour un seul retraité. La proportion est passée en 2008 à 1,45 cotisant pour un retraité et le Conseil d'orientation des retraites prévoit un rapport de un cotisant pour un retraité en 2030. Ensuite, la France comptera moins d'un cotisant par retraité. Seule variable d’ajustement : l’apport migratoire qu’une croissance soutenue rendrait nécessaire. Ce serait des cotisants en plus.

Deuxième constat : la vie s’allonge tandis que la vie active se rétrécit. On gagne un trimestre de vie supplémentaire par année, nous disent les statistiques démographiques. Pour s’en convaincre, il suffit de constater l’augmentation du nombre des centenaires. Personne ne s’en plaindra. Mais les conditions de vie d’aujourd’hui qui allongent les études, qui rendent laborieuse l’accroche du premier emploi, et qui à l’autre bout décrochent les « séniors » à partir de 55 ans à coups de préretraites, constituent le paradoxe français et fondent une singulière impasse pour le financement de la vie après le travail. Si on ne peut raisonnablement envisager de raccourcir la vie, on peut faire quelque chose pour rendre la vie active plus « productive », c’est-à-dire faire en sorte qu’elle commence plus tôt et qu’elle finisse plus tard. Le correctif s’imposera à un moment ou à un autre, quand la situation ne sera plus soutenable : on y est !

Quelles solutions envisager, si on veut garder le système par répartition, évidemment ? Elles sont de deux ordres : mécaniques, avec des décisions portant sur les paramètres en âge et en durée de cotisation, et financières, avec des décisions permettant de réunir les ressources nécessaires au paiement des pensions. Aucune ne sera indolore : au bout de la négociation il ne peut y avoir que des mauvaises nouvelles. Et il faudra avoir le courage, d’un côté comme de l’autre, d’y faire face. Ce sera plus facile à faire accepter si le sentiment que les décisions sont justes. Il fat donc trouver l’équilibre entre ce qui est socialement acceptable et économiquement supportable. Là encore, aucune mesure ne sera neutre.

La suite…. Demain.



RETRAITES 2010 : C’EST PARTI !

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« Eric-le-vertueux » a lancé la concertation sur la réforme du financement des retraites par des discussions bilatérales avec les différents partenaires sociaux, organisations patronales et syndicales. En fait il s’agit dans un premier temps d’annoncer le calendrier et déjà les voix syndicales s’élèvent pour dénoncer en protestant les délais prévus, à savoir que le projet de loi serait vu en Conseil des Ministres début juillet et discuté en septembre à l’Assemblée Nationale.

L’exécutif se donne-t-il les moyens de réussir la réforme en s’y prenant de cette manière ? Je n’en suis pas sûr. Il faudrait d’abord qu’il prenne soin de faire acter par les partenaires sociaux les points qui peuvent faire l’unanimité et qui constituent les bases de départ de toute discussion : le régime de répartition sera maintenu, il n’y aura pas d’augmentation des cotisations retraites, il n’y aura pas de diminution des pensions. Encore faut-il que ce soit dit et même souscrit !

Le gouvernement a-t-il dans sa manche un projet de loi déjà écrit ? C’est possible, parce que les technocrates de Bercy ont dû plancher sur le sujet… d’où les fuites sur une éventuelle super « CRDS » qui n’entrerait pas dans le bouclier fiscal. Si c’est le cas, ce serait une deuxième erreur. Evidemment on ne peut empêcher certaines organisations syndicales d’en faire le procès d’intention, mais c’est justement pour ça qu’il n’est pas utile de leur donner raison.

Une fois le problème posé, on sait qu’il y a urgence à trouver les financements face au déficit abyssal qui se creuse chaque jour avec la diminution des recettes causée par la crise et que les marges de manœuvre sont minces. Augmenter la durée de cotisation, repousser l’âge légal de départ sont les seuls paramètres qui restent, avec en compensation des concessions sur la pénibilité. Certains auront beau faire croire que l’on peut trouver les financements en taxant les hauts revenus, on sait bien que c’est un mirage tant il est vrai que ceux qui sont menacés par cette mesure n’attendront pas qu’elle soit mise en œuvre pour se « délocaliser » sous des cieux fiscalement plus cléments.

Le chemin que l’on prend semble vouloir garder le même système tout en le « refinançant ». Et c’est là où le bât blesse. On ne devrait pas s’affranchir d’une réflexion approfondie pour le refonder sur des bases nouvelles. Pourquoi pas un seul régime, public et privé ? Pourquoi ne pas définir d’abord un « taux de remplacement » qui soit le même pour tout le monde et solvable : 65%, 70% ? Pourquoi ne pas décider du nombre d’années de « repos » après le travail, compatible avec notre démographie de population active : 15 ans, 20 ans, 25 ans ? (cela en s’appuyant sur les tables de mortalité moyenne). Voilà quelques pistes. Il y en a d’autres. Mais une chose est certaine : le retour à la croissance ne suffira pas.

Car l’important c’est de donner aux actifs, et plus particulièrement aux jeunes, une visibilité à long terme qui retirerait une partie du caractère anxiogène de leur vision de l’avenir.

 

 


ETATS GENERAUX : PEU D’AVANCEES

 

Les Etats Généraux sur la violence à l’école n’ont pas accouché d’une souris, mais les mesures annoncées par le Ministre pour intéressantes qu’elles soient ne me paraissent pas à la hauteur du problème. Que les syndicats abonnés à l’angélisme rousseauiste du mythe du bon-sauvage-gâté-par-la-société qu’il faut éduquer se réfugient dans le « pédagogisme » comme solution idéale et dénoncent le « tout-sécuritaire », rien d’étonnant. Mais le discours de Luc Chatel en reste trop aux bonnes intentions.

La décision le plus intéressante concerne la formation des professeurs à la « gestion des conflits et à la prévention de la violence ». Il aurait fallu y inclure des données sur les « codes culturels » des populations scolaires auxquels ils seront confrontés. Le module consacré à « l’art de bien tenir une classe » me laisse sceptique par son caractère lénifiant. Il y aurait de quoi écrire une thèse …

Une bonne idée aussi que celle de donner la liberté au chef d’établissement d’une centaine de collèges et lycées de recruter les professeurs. Mais j’y vois deux écueils : d’abord quel accueil sera fait par le corps enseignant au moment de sa mise en œuvre (on connaît les réticences et les mauvaises habitudes), ensuite qui recrutera-t-on et comment assurera-t-on la stabilité dans la durée de l’équipe ainsi formée sans carotte financière ou d’avancement ?

Enfin les « équipes mobiles de sécurité » restent pour moi l’exemple de fausse bonne idée. J’ai déjà dit qu’elles étaient condamnées à jouer le rôle des « carabiniers d’Offenbach ». Doublées ou pas, elles arriveront toujours après « la messe », puisqu’on ne les appelle qu’une fois le drame accompli.

En fait, le Ministère ne tranche pas entre le mythe de l’ouverture des établissements sur leur environnement et le réalisme de la « bunkérisation » que les circonstances imposent. Tant qu’on n’assurera pas à l’intérieur des établissements une seule et même « discipline » appliquée à tous par tous, une pédagogie homogène et la triple règle du respect de soi, du respect des autres, et du respect des choses, je parie qu’on n’obtiendra pas d’avancées significatives en matière de résultats scolaires et de violence.

 


QUE FAUT-IL DONC FAIRE POUR INTERESSER LA PRESSE ?

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L’association « débats et convergences » organisait hier soir un débat sur le thème « le stress au travail, il est possible d’agir ».

Un sujet on ne peut plus d’actualité, comme en témoigne encore ce matin le rebondissement de l’affaire  « France Télécom ».

Avec un plateau de choix pour les intervenants, qu’on en juge : le président de l’association des DRH de Maine-et-Loire, la secrétaire Générale du syndicat le plus représentatif dans le département, un patron d’envergure ayant « piloté »  la fermeture d’un site angevin d’une grande usine et la professeure en charge du service de Médecine du travail de l’Hôpital d’Angers…

Et une affluence de plus de 200 personnes !

Dommage pour les Angevins qui ne connaîtront jamais la richesse des débats et des échanges de cette réunion. Entre les intervenants, mais aussi avec la salle.

Les journalistes étaient pourtant invités. Mais aucun n’est venu. Leur mission est pourtant de rendre compte des événements locaux. Il faut croire que ça n’en était pas un.

Eh bien cela me laisse perplexe !

Je me prends à penser que l’on aurait eu plus de succès s’il s’était agi d’un raoût contre le parc du végétal, ou de la création d’un club dissident de l’UMP, ou ….bof, à quoi bon !

A moins que le fait que la réunion ait été organisée par le député de la première circonscription et que votre serviteur en était l’animateur aient été des inconvénients définitivement rédhibitoires. Je blague. C’est pas ça !

C’est quoi alors ? J’ai eu beau chercher ce matin dans les journaux quel événement avait pu mobiliser toutes les énergies plumitives locales, je ne l’ai pas trouvé.

A vous de penser ce que vous voudrez.

En ce qui concerne l’association, cela ne l’empêchera pas de continuer. A commencer par le 27 mai avec un débat sur « la culture et le numérique ». Et à nouveau, avec des intervenants ayant la pointure.

 



RAS LE BOL !

 

Petites phrases, commentaires, positions différentes pour ne pas dire divergentes, on a l’impression que chacun joue à savonner la planche majoritaire… en oubliant que c’est « casse-gueule » pour tout le monde.

Que les quelques villepinistes égarés en profitent, on commence à être habitué, mais que Bernard Accoyer, d’habitude si discret s’en mêle, et accuse le Président du Groupe UMP de « malmener l’équilibre institutionnel », cela fait plutôt désordre. D’ailleurs Jean-François Copé ferait mieux de veiller à la présence des députés de son groupe, il y a là de quoi l’occuper. Il ne suffit pas de dire qu’on est à 100% derrière le Président de la République quand on passe son temps à tirer dans tous les coins : un coup sur la fiscalité, un coup sur la publicité sur les chaînes publiques… Le résultat de tout cela c’est que la politique du gouvernement devient totalement illisible et brouillée.

Mais même les élus dits « de base » commencent à alimenter le tohu-bohu. C’est que pour certains, deux ans, c’est vite passé et leur élection va revenir très vite. On sait alors que ce qui leur manque le plus à ceux-là, ce sont les « burnes », tandis que leur trouillomètre s’élargit de manière inversement proportionnelle au temps qu’il reste à courir avant l’épreuve fatidique. Evidemment, cette situation de « stress » les pousse à dire des conneries. Et puis voilà que les chapelles de l’UMP se rappellent qu’elles existent et que le centre se cherche un candidat et un toit plus large que celui du Nouveau Centre…

Les rumeurs sur le couple du Président permettent à l’opposition de se refaire une santé à bon compte et surtout de faire oublier le trou noir par lequel elle est passée depuis le congrès de Reims. De ce côté-là aussi, il serait bien que les « conseillers » restent à leur place et se contentent de l’ombre, comme leur rôle les y condamne en principe. Les Français perçoivent toujours très mal ces gens qui parlent en lieu et place de ceux qui ont la légitimité pour le faire.

Du côté de la rue La Boétie, c’est le silence radio. Notre Secrétaire Général est-il tombé en léthargie ? Depuis le résultat des régionales, on ne l’entend plus, on ne le voit plus. A se demander si l’UMP en tant que parti existe encore ! Espérons-le, mais avec un tel désordre, nul doute que les adhésions vont fondre comme neige au soleil. Et d’ailleurs si ça continue, bien que j’aie adhéré pour cinq ans, je vais rendre ma carte. Et ce n’est pas une parole en l’air. Je ne participerai pas à la Péèssisation du parti.

 

 



L’ACTUALITE PAR LA LORGNETTE D’ARCHIBALD

                                         Longue vue

Dans le Panneau. La Majorité est tombée dans le panneau tendu par la gauche sur la fiscalité. Pourquoi ce sentiment de culpabilité en cherchant aménagements ou suspension du bouclier fiscal, alors que peu de gouvernements de gauche peuvent se targuer d’avoir eu à leur actif autant de mesures sociales mises en place que le gouvernement actuel : du RSA aux logements sociaux en passant par les allégements fiscaux, la liste est en effet longue.

Haro sur les riches. Les personnalités socialistes en ont remis une couche pendant le week-end pascal. Pas difficile, c’est le retour des cloches. « Il n’y a pas de retour massif de capitaux qui seraient allés se réfugier en Suisse ou en Belgique et qui grâce au bouclier seraient revenus… » constate François Hollande en réclamant à nouveau sa suppression. C’est vrai. Et pour une raison simple : l’acharnement du PS ne crée pas les conditions sereines pour leur retour. Par contre, il ne se demande pas si le bouclier fiscal a mis un frein à la fuite qu’on estimait entre 15 et 20 milliards d’€ par an. A force de ne pas amer les riches, ils vont voir ailleurs. On sait ce qui se passera si la gauche revient au pouvoir, car la France n’est pas une île.

Jamais contents. Chose promise, chose due. Les enseignants débutants seront donc substantiellement augmentés à hauteur de la moitié des économies réalisées par le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux. Un effort de revalorisation légitime pour un métier devenu pénible dans beaucoup d’établissements. Mais voilà, « c’est pas assez ! » Et il faudrait augmenter tout le monde… Il y a d’autres pistes pour aider à revaloriser le métier, car Celle des salaires est prise dans un enchevêtrement de grilles qui rend compliquée toute manipulation.

Le gaz cogne. Le prix du m3 a augmenté de 9% depuis le début du mois. Et encore, il s’agit de tarif régulé. On est loin du prix du marché. Le même tarif avait baissé de 11% l’an passé en raison de la crise et de la chute des cours du pétrole : qui s’en souvient ? e problème, c’est qu’avec la reprise, le prix de l’énergie a commencé à s’envoler. On s’en rend compte quand on va à la pompe. Au fait, c’est quoi un tarif « régulé » ? Un tarif subventionné par l’état ! Ben oui, parce que « Gazprom y fait pas de cadeaux ! »

Le Reste à quai. Et c’est reparti, ou plutôt c’est l’inverse, ça paralyse de nouveau. Les cheminots ont décidé de jouer le printemps en force. Le Reste, ce vieux briscard de la CGT, version « stalinienne et lutte des classes » a lancé ses troupes dans la bataille pour créer le climat propice aux négociations sur les retraites. Ils n’ont pourtant pas à se plaindre les « céèncéfistes ». Les voyageurs son ravis et les parisiens qui doivent aller au boulot encore plus ! On ne sait plus quel est le motif de leur grève, mais est-ce si important ? Et si c’était une manœuvre pour mettre la pression sur Bernard Thibault soupçonné de réformisme…

ISSEO ! Le Maire d’Angers, qui n’est plus Vice Président de la Région depuis les dernières élections avait de la peine à boucler ses fins de mois, en perdant l’indemnité correspondante. Du moins c’est ce qu’on peut supposer parce qu’au dernier conseil municipal il s’est fait voter une rallonge pour combler le « manque à gagner » en faisant passer son indemnité de Maire de 1 830 € à 5700 €. Pas mal comme taux d’augmentation. Solidaire des pauvres, certes, mais avec ce qu’il faut !

12 milliards. Un sourire pour terminer. C’est la valeur des objets inutiles cumulés dans leurs placards par les Français. Et si on les jetait, tous ces objets, dans le trou de la sécu, ça en comblerait une bonne partie, non ?

 


RIONS UN PEU

 

Ce n’est pas tous les jours le 1er avril. J’avais l’intention de vous proposer un scoop du style : "Le Président a disparu avec Carla. Il est parti en laissant une lettre sur son bureau… " Mais par les temps qui courent, beaucoup auraient pu trouver la plaisanterie de mauvais goût. Et comme je reste fidèle à mes convictions sarkoziennes….

A la place, je vous propose une page d’un livre totalement délicieux et rigolard : « Absolument dé-bor-dée » ou le paradoxe du fonctionnaire (comment faire les 35 heures en …un mois !). Zoé est « administratrice territoriale » et a été recrutée comme « chargée de mission auprès du directeur général des Affaires Internationales et Européennes » d’une mairie d’une grande ville.

... « 9h25. Tout espoir d’entrée discrète s’évanouit lorsque j’aperçois, bloquant l’entrée, l’insupportable directrice des Affaires Internationales, Clothilde Richard. Plus connue sous le nom de « l’Intrigante », elle planque son ambition démesurée sous l’étendard du service public et n’hésite pas à répéter à l’envi que son poste n’est qu’un tremplin vers la fantastique carrière diplomatique qu’elle compte avoir à moyen terme. Depuis huit ans, elle prépare, avec un succès très relatif, son départ vers un monde meilleur. Tandis qu’elle parle avec animation, Coralie,  l’assistante du directeur de l’AIE, la regarde avec l’air béat de l’aide-soignante qui couche avec le neurochirurgien. Au moment où je songe à fourrer mon manteau dans mon sac et prétendre que je viens juste de rentrer d’une réunion à un étage différent, Coralie m’annonce :  

- J’ai posé les deux derniers budgets sur ton bureau. Je t’ai mis un post-it avec les consignes du boss… Comme il a dû partir pour sa réunion de neuf heures et que tu n’étais toujours pas là…,annonce-t-elle ponctuant sa phrase d’un regard lourd de sous-entendus.

Toujours.

Coralie « Coconne » Montaigne, trou noir cérébral et véritable concierge du service. Reliée à la machine à café comme un insuffisant rénal à sa dialyse, elle passe les trois quarts de son temps face à la porte d’entrée, le quart restant étant logiquement passé aux toilettes, pour la raison invoquée précédemment. Chaque jour elle se lève avec une mission : repousser les limites de la bêtise. Mission qu’elle accomplit avec un talent qui force l’admiration.

N’est pas Coconne qui veut.

Outre une faculté peu commune à faxer systématiquement les lettres à l’envers et à photocopier les documents en laissant le post-it « à reprographier, urgent ! » sur le verre du copieur, Coconne ne perd jamais une occasion de dénoncer les retardataires à son boss. Et avec moi, elle a décidément matière à dénoncer.

9H36. … »

 Si vous aimez les pamphlets humoristiques, n’hésitez pas. L’auteur : Zoé Shepard. C’est publié chez Albin Michel. Voilà, vous savez tout. Des passages plus vrais que vrais !!!!