VERS QUEL MONDE EN 2009 ?
04 novembre 2008
L’élection américaine, dont on ne tardera plus maintenant à connaître le résultat ne doit pas cacher l’essentiel : la récession aux Etats-Unis et en Europe ne sera pas sans dommages pour les économies des pays émergents, celles de la Chine, de l’Inde et de la Russie. Elle provoque déjà un contre-choc pétrolier. Ce sont des conséquences majeures qui sont susceptibles de se traduire sur la plan géopolitique par une dislocation de l’équilibre international.
En Europe, la crise a mis en avant l’utilité de la BCE. Mais l’Union n’a pas complètement démontré sa capacité à réagir en bloc. On voit bien que les réponses à la crise sont encore trop souvent nationales. Une réponse unifiée, ne serait-ce que sur le plan industriel, est d’autant plus indispensable que ni la Chine, ni le Japon, ni les Etats-Unis ne sont en capacité d’exercer un leadership dans les mois qui viennent. Il y a là une opportunité que l’Europe devrait saisir, même si ses institutions ne sont pas vraiment adaptées à un pilotage politique.
Les pays pétroliers se retrouvent à nouveau dans une situation très vulnérable. Faute de moyens de substitution au pétrole, leurs économies sont exposées au couperet de la chute des cours. Or, certains d’entre eux comme la Russie, l’Iran ou le Vénézuela sont des pays à forte population. La baisse de la production ne suffira pas à enrayer la baisse des recettes, tout simplement parce que les achats des Etats-Unis, de l’Europe et du Japon représentent ¾ du total mondial. Parallèlement, leurs ambitions politiques s’en trouvent freinées.
L’économie chinoise est très dépendante de ses exportations qui représentent plus du ¼ de son PIB. La reconversion vers la demande intérieure ne peut pas se substituer rapidement à la baisse des commandes des clients étrangers. Beaucoup d'entreprises sont déjà touchées avec des ouvriers sur le carreau. Et l’inquiétude sur les conséquences d’un éventuel décrochage du dollar sur ses réserves de change grandit. Que se passera-t-il si la Chine cesse d’acheter des bons du trésors américain ?
Enfin, le rôle des Etats-Unis et leur capacité à structurer le système international sont à l’ordre du jour. On a déjà constaté leur absence dans la gestion de la crise géorgienne, à l’exception de quelques moulinets verbaux. Cela donne une idée de ce que serait le monde avec une Amérique en retrait. Et l’application du plan Paulson altère pour un moment leur capacité d’intervention. Pour un pays qui a dépensé 540 milliards de dollars dans la guerre en Irak, les marges de manœuvres budgétaires sont aujourd’hui atteintes. Sans parler du vide structurel jusqu’au printemps que le changement de présidence crée inévitablement.
C’est donc un décor nouveau que la scène mondiale va nous offrir en 2009. Espérons que quelques traits bien sentis seront dessinés par le sommet mondial du 15 novembre, pour en structurer la trame à défaut d’en donner les tons et les nuances.
Une bonne nouvelle tout de même : l’UPM (Union Pour la Méditerranée) vient de se mettre d’accord sur un plan pour sauver la Méditerranée de la pollution. Pour la 1ère fois des pays arabes ont siégé aux côtés des européens dans une structure internationale comprenant Israël. Dommage que les médias en parlent si peu, tout hypnotisés qu’ils sont par le duel américain.
bonsoir cher daniel
tjrs agréable de te lire
amicalement à toi et paulette
jfruguet
Rédigé par : ruguet jf | 05 novembre 2008 à 15:22
C'est bien pour toutes ces raisons que l'"Obamamania"locale et étrangère est excessive,irrationnelle et dangereuse car elle ne peut que conduire à une grave déception aux conséquences imprévisibles.
Rédigé par : JPP | 05 novembre 2008 à 16:29