HISTOIRE
SARKO MET-IL LA REPUBLIQUE EN DANGER ?
LA SEMAINE D'ARCHIBALD

"L'ECOLE ABANDONNEE"... A LA GAUCHE

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L’école républicaine a renoncé à la construction démocratique des élites pour privilégier l’égalitarisme en même temps que le culte de « l’effort d’apprendre » laissait la place au laxisme de « l’apprentissage plaisir » de l’école devenue « lieu de vie »….

                                           

Pendant des décennies, on a laissé la gauche avec son idéologie « rousseauiste » imposer à l’école sa vision et sa doctrine. J’ai connu une époque où le gouvernement achetait la « paix syndicale» à coups de nominations de syndicalistes dans les hauts rouages du Ministère. Si le résultat positif en a été la démocratisation, l’abandon de la construction démocratique des élites par la sélection et le mérite a conduit à la situation que l’on connaît actuellement. Le nivellement a fait son oeuvre et l’école publique ne remplit plus sa mission puisque le nombre des enfants de milieu modeste qu’on retrouve dans les grandes écoles a été divisé par trois ou quatre. Non seulement l’école ne permet plus aux talents de percer, mais en plus elle laisse 15% de totalement démunis sur le bord du chemin.

                                                                     

On voudrait nous faire croire que pour résoudre le problème, il faut admettre les enfants dès deux ans à l’école maternelle, pour gommer le plus tôt possible les « handicaps socio-culturels », alors qu’il ne s’agit que d’un paravent pour maintenir des effectifs en baisse et sauver des postes. Et les reproches qui sont faits au Ministre actuel montrent que la gauche n’a toujours pas compris que l’échec de l’école c’est l’échec de sa conception politique.

                                                                 

A cet égard, le petit livre en forme de lettre dont Jack LANG s’est fendu pour vilipender les réformes en cours est révélateur. Il y dénonce la réduction du temps de l’école, l’appauvrissement des programmes et des contenus et l’asphyxie des moyens. Sur aucun de ces sujets il ne m’a convaincu. Et rien ne sert d’appeler en renfort les docteurs en pédagogie à qui l’on doit l’enseignement jargonneux «  educnat », qui sont à la réalité enseignante, ce que les Mac do sont à la gastronomie : des années lumières. L’ancien Ministre reste dans l’idée qu’on peut résoudre les difficultés d’un élève par le continuum d’un cursus et les « mêmes apprentissages d’une classe à l’autre et d’une école à l’autre ». Il ne veut pas voir que le soutien organisé avec la réduction de la semaine scolaire et les stages de remise à niveau sont une avancée démocratique. Mais sait-il seulement ce qui se passe dans la tête d’un gamin qui apprend ? Et surtout d’un gamin en situation d’échec ?

Et de se lamenter aussi de l’appauvrissement des programmes. Ceux qu’il avait pondu tenaient en 100 pages, mais avaient 1 000 pages d’accompagnement pour les expliciter.  Les enseignants n’avaient plus aucune marge de manoeuvre. Alors évidemment des programmes qui tiennent en 30 pages, lisibles par tous, et qui établissent la liberté pédagogique…. !!!  On ne me fera pas croire que faire apprendre les tables de multiplication et la conjugaison par cœur, c’est inutile et abrutissant, que faire apprendre de beaux textes et être capable de les réciter, c’est avilissant… Mais les programmes ne sont pas tout. Le grand mal de l’enseignement français, c’est son encyclopédisme. On voudrait faire tout apprendre en même temps sans se donner les moyens de l’acquisition. A quoi sert d’avoir des programmes que personne n’arrive à boucler sauf dans les écoles qui concentrent les « surdoués » ? Tous les enfants ne vont pas à l’école Alsacienne, que diable ! De même que de noyer les personnels de circulaires plus contraignantes les unes que les autres pour instaurer des procédures « usines à gaz » comme les « parcours de découvertes » n’est pas la meilleure solution pour rétablir une véritable égalité des chances.

                                         

Enfin, depuis que Nicolas SARKOZY a été élu, les effectifs des enseignants diminuent, en application du principe maintes fois exprimé du non remplacement d’un départ à la retraite sur deux. L’éducation a été plutôt épargnée et ce serait plutôt un sur trois. Mais dans sa diatribe il ne parle jamais de la chute du nombre des élèves. Il oublie de dire aussi qu’il a embauché à tour de bras entre 2000 et 2002 pour calmer un monde enseignant en guerre contre le « dégraissage du mammouth » (tiens donc) engagé par Claude ALLEGRE. L’objectif était de reconquérir des voix dont on craignait qu’elles n’aillent pas sur le candidat…Lionel JOSPIN. Ce qui s’est quand même produit. Par contre, cela n’a pas amélioré le nombre des élèves en échec.

                                                                                                                

En vérité, personne ne détient vraiment la solution à cet échec massif d’autant plus sensible que notre société n’offre plus les débouchés qui existaient autrefois pour les « cancres ». Il y a probablement des solutions qui tiennent de l’institution. D’abord qu’on ne mette pas la charrue devant les bœufs et qu’on s’assure des bases en Français et en math notamment. Mais l’effort principal devrait être fait sur la formation et le choix des enseignants. En s’assurant notamment de leurs aptitudes mentales et physiques, autant que de leurs savoirs.

                                                                               

Des cerveaux bien remplis, certes, mais avec un cœur et de la chaleur humaine. Inutile de faire ce métier si vous n’aimez pas les enfants. Une recette, dont je puis assurer qu’elle marche pour l’avoir pratiquée, nous est donnée par Daniel PENNAC dans son livre « Chagrins d’école » (Un petit bijou à lire) : « j’ai toujours pensé que l’école, c’était d’abord les professeurs. Qui donc m’a sauvé de l’école, sinon trois ou quatre professeurs ? » ou encore : « Les professeurs qui m’ont sauvé (il était un vrai cancre) et qui ont fait de moi un professeur, n’étaient pas formé pour ça. Ils ne se sont pas préoccupés des origines de mon infirmité scolaire. Ils n’ont pas perdu de temps à en chercher les causes et pas davantage à me sermonner… Ils se sont dit qu’il y avait urgence. Ils ont plongé. Ils m’ont raté. Ils ont plongé de nouveau, jour après jour, encore et encore…Ils ont fini par me sortir de là. Et beaucoup d’autres avec moi. Ils nous ont littéralement repêchés. Nous leur devons la vie ».

                                                                                     

Tout est dit. Tout le reste est littérature (comme on dit).

                                                                     

                                                   

                                                                                                                                        

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