HISTOIRE
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L'ARBRE QUI CACHE LA FORET

Seuls 36% des Français considèrent l'économie de marché comme le "meilleur système pour l'avenir". Cette opinion est surtout dominante chez les jeunes : on ne s'en étonnera pas. C'est le résultat d'un enseignement où les opposants au libéralisme économique sont fortement majoritaires. Un élève au cours de son cursus a peu de chances de croiser des opinions divergentes. On pourrait dire que c'est du conditionnement, même si je me garderais bien d'accuser les enseignants de faire du prosélytisme (encore que, j'en connais qui....). Cela peut se faire de manière très inconsciente. le mal est aggravé par quelques exemples malencontreux et insupportables comme le départ d'un grand patron avec 2,5 millions d'Euros "in the pocket" : de quoi vivre quelques "printemps radieux". On comprend que les employés du magasin aient envie de voter Besancenot ou Bové. L'arbre cache la forêt. Les réalités de l'entreprise sont à mille lieues de cette planète des grandes entreprises. Notre économie est faite de 96% de PME comptant moins de 20 salariés dont le salaire moyen d'un patron s'élève à 3 973 € net par mois, ce qui est tout à fait raisonnable, compte tenu du risque et des responsabilités. Rien à voir avec TOTAL dont l'action a gagné 80% en 4 ans.... de quoi rendre fertile, là encore, le terreau de l'anticapitalisme. On viendra pleurer ensuite sur nos fleurons rachetés par les "multinationales", faute de pouvoir peser sur le marché international. La cause : le capitalisme français est de moins en moins capable de se défendre, même dans le cadre européen. Mais qui l'a affaibli ?


OU VAS-TU BASILE ?

Basile BOLI a été recruté par Nicolas Sarkozy pour réfléchir sur la diversité ! Après avoir été approché par le parti socialiste en juin 2006 pour être candidat aux législatives, c’est finalement vers Nicolas Sarkozy que l’ancien international de football s’est tourné. Celui-ci lui a confié une mission sur la "diversité". Âgé de 40 ans, né à Abidjan en Côte-d’Ivoire, Basile Boli a commencé sa carrière professionnelle à l’AJ Auxerre avant de rejoindre, dans les années 1990, l’Olympique de Marseille. Tout le monde se souvient de ce joueur infatigable au sourire jovial. C’est lui qui donnera au club, en 1993, la victoire en finale de la Coupe des clubs champions contre le Milan AC. Depuis sa retraite sportive, Basile Boli apparaît à la télévision française comme présentateur des jeux de paris du football français. Il a déclaré vouloir "incarner cette France multiple [qu’il veut] représenter". Une réponse aux propos de Lilian Thuram, qui avait accusé Nicolas Sarkozy de "réveiller un racisme latent"....

Une campagne tout en mouvement, comme on peut le voir. Est-ce Basile qui contribuera à marquer le but décisif ?


ACQUIS SANS EQUITE

QuillevertpetitEn 2006, les contribuables nationaux ont versé près de 5 milliards d'€ aux régimes spéciaux pour payer les pensions de 828 423 retraités. C'est comme si chaque Français versait par ses impôts 6000 € de plus à chacun d'entre eux. Le problème, c'est que ces "acquis" ne sont plus justifiés aujourd'hui, même s'ils ne concernent que 500 000 cotisants et 1 000 000 de salariés. D'ailleurs 59% des Français en ont bien conscience et sont d'accord pour les supprimer. Au nom du principe d'équité : un retraité qui peut prendre sa retraite avant 55 ans, comme plus de la moitié des agents de la RATP, coûte en moyenne à la solidarité nationale 40% de plus que celui qui part à 60 ans, du fait notamment de l'allongement de l'espérance de vie. La Banque de France qui bénéficiait du même type d'avantage a accepté d'y renoncer avec l'accord des syndicats (sauf la ... CGT). La poursuite du statu quo n'est pas tenable au-delà de 2008, alors même que l'Etat voit le poids des pensions augmenter de plus en plus vite avec le départ des "papy-boomers".

Baisser les pensions des uns pour maintenir les "acquis" des autres serait très insupportable !


"PFUIIIIT" !

100 mesures qui font "pfuiiiit" ! Et 2 points de moins au sondage. Je sentais bien que ce programme c'était de la "petite bière"... forcément à "Vile pinte" ! A vouloir accorder du crédit à Laurent FABIUS  qui la poussait à se gauchir, elle s'est mise à "parler comme une vraie socialiste". Oui, mais au moment où un centriste lui pique des voix, c'est une stratégie peu judicieuse. Elle déçoit aussi l'attente de modernité de tous ceux qui avaient voté pour elle en pensant qu'elle se débarrasserait des éléphants encombrants. Déjà qu'elle doit supporter les bêlements trop forcés pour être honnêtes du "Jack-pote". Mais la question n'est pas là !

Elle n'a pas convaincu, parce que son programme n'est pas le reflet de son image. Les Français ont bien compris que ce n'est pas en faisant la guerre aux puissances d'argent qu'on leur donnera du travail,  qu'on désendettera le pays, qu'on remettra la France sur le chemin de la croissance. Elle cristallise le refus des socialistes français de faire leur aggiornamento. Si l'immense changement se résume à son sexe, c'est un peu court. S'il consiste à puiser dans les formules toutes faites du militantisme basique, à ressortir un discours mille fois entendu sur les "lendemains qui chantent", il ne faut pas s'étonner du désenchantement. Où sont les idées neuves ? C'est le tailleur rose à la place du blanc ? Le "peuple expert" serait-il en panne ou n'était-il qu'un paravent ? Faire plaisir à l'idéologie n'est pas forcément servir l'intérêt général, c'est là qu'est l'os ! On comprend la déception des intellectuels qui sont de plus en plus nombreux à lui préférer SARKO.

Les médias qui ont exalté sa candidature dès les premiers jours et qui ont été maltraités en retour, font l'objet de ses critiques acerbes. Il faut bien des coupables puisqu'elle détient la seule vérité qui vaille.

L'autocritique lui serait pourtant salutaire ! Sinon, la descente aux enfers ne fait que commencer. 


SEGOL'HAINE, DR'HAIT & CO

Quand ils parlent de la "droite", "ces gens-là" n'ont pas de mots assez durs. Mais pourquoi tant de haine ? Le gouvernement en place n'aurait-il pas de légitimité démocratique ? Le débat électoral serait-il la guerre ? La peur de voir le pouvoir leur échapper les rendraient-ils agressifs ?....

Il me semble que chacun a le droit de dire ce qu'il pense du programme de l'autre. "Nous n'avons pas de leçons à recevoir des ces gens-là" clame Julien DRAY. Certes si émettre des doutes sur la possibilité de financer les 100 mesures, c'est donner des leçons, alors que n'aurait-on pu dire à la fin du quinquennat de Jospinou sur l'héritage qu'il laissait : la dette, le déficit budgétaire, 5 smics différents, les 35 heures et les emplois-jeunes non financés (liste non exhaustive), ... "L'état dans laquelle ils nous laissent la France" se plaint Ségolène : on a envie de lui chanter "t'as la mémoire qui flanche...". Mais surtout on aimerait lui demander pourquoi son discours était vide sur la relance de l'Europe, sur les retraites, sur les régimes spéciaux, sur le remboursement de la dette, sur les banlieues (en dehors d'une "poignante" théatralisation du constat, bonne mère !).... "Au premier tour, on cogne, au second on ouvre" rajoute gros "Momo". Avec ça, le débat promet d'être intéressant !

Bof, on pourra toujours se distraire avec les défections qui isolent un peu plus chaque jour le berger des Pyrénées (On se demande bien quelle pression a pu exercer Sarkozy sur Santini, quand on connaît Santini), ou rester à l'affût des bons mots de la blonde Marine (ex : Vous pourrez couvrir la France de HLM, vous n'arriverez pas à loger toute l'Afrique), ou se divertir avec la dialectique en béton du Tintin des Soviets (il a toujours une délocalisation sous le coude) et les braillements contestataires d'Arlette la fausse minette (Travailleuses, travailleurs)....

On va tout de même pas se laisser avoir par la pisse-vinaigritude !


SET !

Sarko_mutualit"... Je suis heureux et fier que chacun d’entre vous, sans renoncer à ce qu’il est, c'est capital à mes yeux, sans se renier, ait pu remonter à travers ce que j’ai dit depuis le début de cette campagne  à ce qui nous unit, à ce qui fait de nous les enfants d’une même nation, les héritiers d’une même culture et d’une même histoire. Que vous y ayez trouvé assez de force pour oublier les figures imposées de notre vie politique, les vieux clivages si difficiles à dépasser, les vieux réflexes conditionnés par l’éducation et par une longue habitude. Que cela ait pu être possible est pour moi une joie et une raison d’espérer dans l’avenir de notre démocratie.
Que l’on me comprenne bien : je ne cherche à débaucher personne. L’idée du débauchage est contraire à ma démarche et à mon état d’esprit. Il ne s’agit pas de compter les ralliements venus de l’autre camp, il ne s’agit pas de faire quelques opérations superficielles ou quelques combinaisons partisanes. Il ne s’agit pas de faire monter je ne sais quelles enchères pour attirer quelques personnalités emblématiques qu’on aurait attendues ailleurs.
Il s’agit plus simplement dans cette campagne de ne plus se poser la question des étiquettes, mais de parler seulement des convictions de chacun. De faire ce constat que sur certains sujets, dans certaines circonstances, les citoyens d’un même pays aimant profondément leur patrie peuvent avoir des choses à se dire, peuvent se sentir en accord, peuvent échanger, travailler, construire ensemble au nom des mêmes principes, des mêmes convictions pour lesquels ils ont pu se battre tout au long de leur vie..."

Nicolas Sarkozy, 11-02-07 à la Mutualité


ON Y VOIT PLUS CLAIR !

On connaissait celui de Nicolas SARKOZY. on connaît enfin le projet de Ségolène ROYAL. On peut déjà comparer.

Le projet de la candidate du PS cherche à renforcer l'Etat providence, omniprésent, qui peut tout. Il se présente comme un catalogue de La Redoute  de 100 mesures qui cherchent à réveiller dans les mémoires les 110 propositions du programme commun. A défaut de pouvoir le réaliser par l'union de la gauche, on agite les fantômes. Il cherche à faire tourner la machine qu'en s'appuyant sur un seul moteur : celui de la consommation. Ce qui est à double tranchant, car en augmentant la consommation, on accroît aussi les importations avec le risque de creuser le déficit de la balance commerciale. Le financement est tout trouvé : l'impôt. Et comme les caisses sont vides, il faudra bien les augmenter.... jusqu'à quel niveau ? Elle promet le beurre, mais pour l'instant le pain manque et on l'achète à crédit (pour mémoire, la dette augmente de 2000 € chaque seconde, si, si !). Enfin, elle se présente comme la candidate d'un clan sans chercher l'adhésion ailleurs que dans les convictions de la gauche, seule détentrice de la vérité et des bonnes recettes : mais ce n'est pas d'aujourd'hui que la gauche a décrété le bonheur pour tous !

La démarche de Nicolas SARKOZY est d'une autre nature. Il parie sur la croissance en prenant toutes les mesures de stimulation de l'économie. Certes il veut augmenter le pouvoir d'achat, donc la consommation, en libérant le travail, mais en même temps il veut rétablir la compétitivité des entreprises pour qu'elles puissent exporter davantage. D'où la baisse des charges qui pèsent sur elles. De même, il est  nécessaire de relancer les investissements, 3ème pilier de l'économie. Pour cela il faut rétablir la confiance et faire revenir les capitaux, en instaurant le bouclier fiscal à 50%. Ce n'est pas renforcer les inégalités que de chercher à développer l'emploi et comme disait Lincoln, "Ce n'est pas en appauvrissant les riches qu'on enrichit les pauvres !" . Dans ce projet, l'état n'est pas omnipotent mais est renforcé dans ses missions régaliennes. C'est en créant de la richesse, en rendant l'état plus efficace et moins coûteux qu'on redressera la France. Pour le réaliser, Nicolas SARKOZY souhaite s'appuyer sur le Rassemblement le plus large possible. Son message d'ouverture séduit de plus en plus personnalités, intellectuels et politiques : Gluksmann, Gallo, Bruckner, Finkielkraut, Weitzmann, Hanin, Blanc, Santini....

Maintenant, à chacun de choisir son champion ! J'oublie le projet du "3ème homme" (ce qui n'est pas gentil pour Ségolène), mais comme je l'ai lu quelques part, "il n'est ni à droite, ni à gauche, ... il est tout seul !"


ETAT PROVIDENCE

Le jour de Notre Dame de Lourdes n'a pas été miraculeux à Villepinte. A la place de la providence divine, son projet propose un élargissement de "l'Etat providence". La candidate socialiste n'a été que la candidate socialiste. Un projet en 100 mesures, avec une multiplication d'outils nouveaux (sécurité sociale professionnelle, carte santé pour les étudiants...) et un renforcement de la redistribution (hausse du SMIC, des retraites, emplois tremplins...) ou de l'intervention de l'état (logement), sans s'assurer par ailleurs de la croissance qui pourrait créer la richesse nécessaire au financement. Là, rien de nouveau : renforcement des impôts.... Dormez en paix, braves gens, l'Etat se charge de tout ! (Mais c'est toujours les mêmes qui vont casquer !!!) La reprise en main de la campagne par le PS est visible jusque dans le changement de slogan : "plus juste, la France sera plus forte !" . On est de retour sur les terres favorites de la gauche. D'ailleurs les "éléphants" semblaient contents !

Son "pacte présidentiel" s'adresse à qui ? D'abord aux électeurs de gauche qu'il faut rassembler absolument au 1er tour ? Parce que la "madone du Poitou" est coincée entre un Sarko qui surfe sur ses plus de 30% et un Bayrou qui monte dangereusement pour elle. Sauf qu'après, il faudra élargir. Et le discours du 1er tour risque de laisser des traces. Son pacte tourne le dos à l'économie de marché, à la mondialisation et à l'Europe. Elle n'avait guère d'autre choix que de se "gauchir". Mais comme sa voix geignarde, sa campagne peine à trouver le ton juste.

Je craignais un discours d'ouverture, marqué du sceau "ROYAL", et je suis rassuré : c'est du concret à travers le kaléidoscope idéologique du PS. Mais, j'ai eu de la peine à aller jusqu'au bout. C'est vrai, je ne suis pas un fan de Ségolène ni des idéologies.

La suite risque de ne pas être très passionnante....


EN ATTENDANT LE BOBOPROGRAMME

Fortune_100_4 On sait déjà que DSK veut taxer les "fuyards". Comme mesure nouvelle, c'en est une. Il faut le cerveau tordu d'un socialiste pour trouver une idée pareille. J'en connais qui vont se faire naturaliser sous "pavillon de complaisance".... Si les cent mesures annoncées sont du même tonneau, ça promet ! Mais attendons de voir.

En attendant, je vous livre, pour vous divertir (encore que) quelques éléments de réflexion : combien nous coûte le chômage ? Vous n'imaginez pas ! Tout compté, dépenses passives, dépenses actives, allégement fiscaux, on arrive à la modique somme de 27 000 € par an par chômeur, soit 65% de plus que le revenu disponible brut par habitant qui est de 16429 € !!! (chiffres 2004 évidemment) soit une dépense de 74,2 milliards d'€.... Si vous en rencontrez un, n'hésitez pas à lui dire : "Cher chômeur, ..."

Notez bien, le Conseil de la Politique Monétaire, dont les membres sont censés éclairer le gouverneur de l'institution, a coûté 1 million d'€ par an.... pour rien. Eh oui, depuis que l'€ est entre les mains de la BCE, il n'a plus de rôle, mais ses membres continuent d'émarger depuis 1999. Ceci n'a pas échappé à Jean ARTHUIS, le sénateur, qui ferraille pour que sa proposition de loi qui le supprime soit enfin prise en compte : elle sera définitivement adoptée le  14 février prochain.  Ouf !

Mais si l'on en croit le rapport de la cour des comptes, il y a encore de quoi faire pour optimiser les dépenses publiques... de quoi financer les promesses électorales, par exemple !


EXTREME CENTRE

Dimanche prochain, tout le monde s'accorde pour dire que la campagne présidentielle arrive à un tournant. Le ton nouveau sera donné par la publication du programme (enfin presque) de Ségolène ROYAL, en perte de vitesse depuis plusieurs semaines.

Depuis le début, les études d'opinion nous font marcher sur la tête. La gauche est au plus bas avec un total de 41% des intentions de vote alors qu'on s'attendait à un tabac, d'autant plus qu'elle s'était trouvé une grande prêtresse à l'image moderne. La popularité de Nicolas SARKOZY a inversé le cours des choses. Mais peut-être aussi que la pugnacité et le vrai courage de François BAYROU ont fini par convaincre une partie de l'électorat modéré, en tout cas celui qui peut se déclarer déçu de la droite comme de la gauche, de se tourner vers lui. Où prend-il ses voix ? Si on considère qu'il bénéficiait au départ d'un socle dur de 6 à 7% des voix, il a gagné autour de 8 points. Justement ceux que Ségolène ROYAL a perdu en intentions sur le 1er tour. Cela paraît logique.

François BAYROU nous dit qu'il va gagner contre Ségolène ROYAL et au second tour contre Nicolas SARKOZY. Mais pour être présent au second tour, il lui faut encore au moins dix points. Ce serait sans compter sans la capacité de résistance de "Blanche de Poitiers", dont la popularité reste bien réelle dans une partie de la France profonde, parce qu'elle est une femme, parce qu'elle parle lentement et parce qu'elle rassure un certain électorat. Enfin, il faudra compter aussi avec la "cristallisation" autour de Sarko qui draine aujourd'hui des intellectuels pas particulièrement marqués à droite et dont le discours de "rupture" a finalement produit l'effet escompté, à savoir l'image d'un homme neuf, d'un renouvellement.

Alors ? François BAYROU est dans une seringue. Restera-t-il prisonnier de sa posture contestataire qui lui attire les faveurs d'une frange non négligeable de l'électorat, un centre extême en quelque sorte, mais qui a nécessairement ses limites ? Il ne veut pas dire quel camp l'UDF devra rejoindre, parce qu'il refuse la bipolarisation. Pourtant au 2ème tour, celle-ci est nécessaire, et on a bien vu les effets dévastateurs de son absence en 2002. S'il ne le dit pas, c'est parce qu'il ne veut pas qu'on vote au 1er tour comme si c'était le second, mais il s'expose à un malentendu assez sérieux avec les Français si son combat ne sert, finalement, que les intérêts de la gauche. Peut-être méritait-il plus que ce qu'il a, mais dès lors qu'il n'a pas plus, on voit assez bien le rôle négatif qu'il peut jouer et moins bien l'action positive à laquelle il invite les Français. Sans lui, Nicolas SARKOZY serait à 40% d'intentions de vote et plus de dix points devant sa principale concurrente.

La clé est détenue par Jean-Marie LE PEN. Le vieux lion, habilement défendu par sa jeune lionne, n'a pas encore dit son dernier mot. Il a flairé le danger et il se recentre, le diable ! S'il arrive malgré tout devant BAYROU, celui-ci aura joué gros jeu, pour lui et son parti, pour rien.

Mais s'il n'y avait pas de pari, la politique ne serait pas humaine !


DECALAGE

Plus de 5000 Français ont été interrogés par l'IFOP pour une enquête du CEVIPOF sur leurs préoccupations, leur état d'esprit et leurs attentes. Curieusement les trois préoccupations majeures restent les mêmes : l'emploi, les inégalités et la hausse des prix. Curieusement, en effet, parce qu'elles se trouvent en décalage avec la réalité, tout comme le niveau d'optimisme sur l'évolution économique qui est en recul...

L'emploi : le chômage recule. C'est un fait avéré. Et il va continuer de reculer par le simple jeu de la démographie entre les actifs et les départs en retraite. Si la croissance  se maintient quelque peu, le seuil des 8% pourrait être franchi à la baisse dans les neuf prochains mois. Il faudra alors s'attaquer à "l'effet précarité" pour le faire reculer.

Les inégalités : quelques annonces bien médiatisées peuvent renforcer ce sentiment. Pourtant, toutes les statistiques démontrent que les inégalités ne se sont pas accrues au cours des vingt dernières années, au contraire. L'étude de l'évolution des salaires nets de 1975 à nos jours montrent un resserrement du ratio entre les 10% de ménages aux salaires les plus élevés et les 10% les plus mal lotis de 3,5 à 3. Même constat pour le ratio classes moyennes/mal lotis*. Les ratios qui mesurent les niveaux de vie moyens font les mêmes constats. Enfin si l'on compare la France aux autres pays européens, les inégalités ne sont pas franchement marquées en France plus qu'ailleurs. Chiffres à l'appui !

La hausse des prix : l'Euro a le dos large. tout le monde est persuadé que tout a augmenté depuis sa mise en place. L'inflation est maîtrisée (peut-être trop bien, même) mais l'opinion pense quand même qu'elle est plus rapide que celle qui est mesurée. On peut remettre en cause le thermomètre qui mesure l'évolution des prix, cela ne changera rien parce que le sentiment de hausse est surtout lié à ce que l'on consomme chacun. Là encore, le trompe l'oeil peut venir de la stabilité des salaires imposées par l'application des 35 heures, la multiplication des temps partiels qui donne des salaires "discontinus", les augmentations à fort impact pyschologique comme le marché de l'immobilier ou les carburants... Beaucoup de facteurs subjectifs que l'indice de l'insee ne prend pas en compte.

La vérité, c'est qu'avec le discours misérabiliste permanent et tonitruant, les Français dépriment. Nous sommes des citoyens "sous influence" : celle des médias qui privilégient constamment les mauvaises nouvelles sur les bonnes. Les trains qui arrivent à l'heure n'intéressent personne. Cela gâche quelque peu le redressement amorcé et l'embellie économique. Alors entre le discours volontariste de SARKOZY et celui de "guerre aux riches" de Ségolène ROYAL, lequel des deux redonnera aux Français le moral et l'envie d'y croire ?

* le seul moment où les inégalités se sont légèrement accrues se situe entre 1983 et 1993, une période où les socialistes ont été au pouvoir 8 ans sur 10, constate Jacques Marseille.


ON ATTEND DES REPONSES

De la campagne qui est lancée partout, les médias laissent filtrer des petites phrases, s'intéressent aux accusations des uns, au lapsus d'un autre, autrement dit les "babioles". Nicolas SARKOZY fait une campagne sérieuse, égrène beaucoup de propositions, peut-être beaucoup trop. Ségolène ROYAL meuble l'attente avec quelques mesurettes en faveur des étudiants ou des contre-mesures à celles annoncées "en face", mais s'efforce de durcir le ton pour ramener les brebis les plus "dures" au bercail. François BAYROU peaufine sa posture de ni-ni, sans qu'on sache exactement ce qu'il ferait....

Mais tout cela doit s'inscrire dans des programmes cohérents, des ensembles qui ont un coût et dont il faudra montrer la logique de financement. Et surtout, les Français attendent  des réponses en priorité aux difficultés auxquelles ils sont confrontés : un pouvoir d'achat en baisse qu'il faut absolument redresser, un endettement excessif qu'il faut immanquablement réduire, des déficits publics (état, vieillesse, santé) impossibles à résorber sans réformer, un commerce extérieur déficitaire qui coûte un point de croissance. Car s'il y a un mensonge que plus personne ne peut avaler c'est celui qui consiste à faire croire qu'on va améliorer le niveau de vie avec des financements supérieurs aux ressources produites par la fiscalité.

A côté de ces enjeux, la "démocratie participative" et autres effets d'annonce ou gadget de la campagne paraissent bien superficiels et c'est ce qui explique que pour l'instant la campagne déçoit. Moins de détails, plus d'accent sur le global (la logique et la cohérence) des projets permettraient d'y voir plus clair : espérons que les prochaines semaines apportent, par un vrai débat, les réponses.


ULTRALIBERAL

J'ai enfin trouvé une définition du mot "ultralibéral" si souvent utilisé par les politiques de gauche, depuis Georges MARCHAIS pastiché par LE LURON. Eh bien, ça existe, figurez-vous ! En voici la définition : " un ultralibéral est un homme qui, confronté à un choix entre plusieurs solutions dont les conséquences sur son "bien-être" seront différentes, aura tendance à choisir la solution qui lui rapportera un "plus" plutôt que celle qui se traduira par un "moins", en application du principe d'économie libérale qui dit que la science économique est fondée sur un modèle simple de comportement humain, à savoir que la motivation principale qui mène tous les agents économiques est la recherche de l'intérêt individuel".

Si on croise cette définition avec l'annonce suivante :" Vous désirez être dans un environnement de travail sécurisant, garantissant votre emploi ; vous désirez avoir une carrière évolutive avec des conditions de travail avantageuses et des niveaux de rémunération attrayants ; vous désirez mettre un terme à votre stress et mettre en avant votre vie familiale....Rejoignez LA FONCTION PUBLIQUE" ! (site internet des concours de la fonction publique), on peut en déduire que tous les fonctionnaires sont des ULTRALIBERAUX !!!!

Il faut dire que depuis 1994 le salaire net moyen des fonctionnaires est passé au-dessus du salaire net moyen du privé. Il s'établit à 2 108€/mois en 2004. Les salaires sont surtout supérieurs pour les salariés peu diplômés. Si l'on ajoute le risque nul de chômage et les pensions versées par rapport aux cotisations et en comparaison avec les retraites du privé, la position du public est de fait nettement plus avantageuse que celle du privé. Et aujourd'hui, ils étaient 100 000 du public dans la rue pour dire que "c'est pas assez" !

Une manière de dire que si on veut réduire les dépenses publiques il est grand temps de donner plus au "privé" qu'au "public". Sinon la règle ultralibérale continuera de jouer à plein.


1 SUR 2 !

C'est une proposition de Nicolas SARKOZY qui fait pousser des cris d'orfraie à tous les candidats de gauche : profiter des départs à la retraite pour alléger les effectifs de la fonction publique, notamment celle des Ministères, en ne remplaçant qu'un fonctionnaire sur deux. Plusieurs raisons y incitent.

La première c'est que c'est une solution non pénalisante : c'est le seul moyen pour l'Etat de corriger ses effectifs, les licenciements n'étant pas prévus dans les statuts.  Ainsi les 7500 suppressions de 2006 correspondent à des postes devenus inutiles , recherchés un peu partout (exemple de la déclaration simplifiée : 750 postes). Il ne s'agit évidemment pas de suppressions uniformes et aveugles.

La seconde c'est que le poids financier des fonctionnaires en activité auquel s'ajoutent les pensions devient insupportable pour l'Etat (45% du budget actuellement). Qu'on en juge : les départs à la retraite dans la Fonction publique vont s'accélérer ; dans les ministères civils, les départs de titulaires, qui se situaient en 2003 à environ 50.000 par an, augmenteront progressivement jusqu'en 2008, où un maximum sera atteint avec 64.000 départs environ, pour décroître ensuite au niveau de 62.000 en 2010, soit plus de 428.000 départs en retraite entre 2003 et 2010 ; le nombre de départs à la retraite dans la Fonction publique ne reviendra à son niveau actuel -par an- qu'en 2018. Le déficit de leur régime après réforme pris en charge par les impôts atteindra 14 milliards d'Euros par an en 2020.

Tout le monde est d'accord sur ce point : sans nouvelle réforme, le montant des pensions va irrémédiablement baisser pour éponger les déficits abyssaux à venir. En effet, c'est le budget de l'Etat qui équilibre le système de retraite des fonctionnaires. A effectifs constants, la situation n'est pas tenable, compte tenu du taux de remplacement maintenu à 75% du salaire acquis dans les six derniers mois.

Autrement dit, le seul moyen pour les fonctionnaires d'espérer maintenir le niveau actuel de leurs pensions pour les retraités et voir progresser leurs salaires pour les actifs, c'est la diminution du nombre global de  l'effectif. Ce que propose Sarko paraît équitable : partager le gain obtenu en deux moitiés égales, la 1ère étant affectée au remboursement de la dette, la 2ème à des augmentations de salaires et à la modernisation des postes, domaine où l'Etat n'a plus gère les moyens d'investir aujourd'hui.


COCOTAXE

Peut-on s'affranchir de tout contexte économique pour faire des propositions visant à remédier aux difficultés que notre pays traverse : déficits publics, dette, commerce extérieur en chute libre, tout en améliorant la situation de l'emploi et le pouvoir d'achat ? C'est ce que fait Marie-Georges BUFFET, quand elle propose de tripler l'ISF et de baisser la TVA, considéré comme l'impôt le plus injuste. Pourquoi ? D'abord, MGB oublie que ceux qui paient l'ISF peuvent voter avec leurs pieds. Son projet est de nature à faire fuir un peu plus les capitaux et les cadres supérieurs, amputant d'autant la productivité de l'augmentation qu'elle projette. Ensuite, en baissant la TVA, elle augmente la consommation qui se porte sur les produits les moins chers... fabriqués en Chine, et du même coup, creuse le déficit de notre commerce extérieur. Des mesures parfaitement démagogiques et inefficaces qui alimentent le cercle vicieux de l'appauvrissement : dette, chômage, déficits...

C'est exactement en faisant le contraire que l'Allemagne redresse sa situation : augmentation des exportations, réduction des déficits, baisse du chômage... Une augmentation de la TVA, si elle est accompagnée d'une baisse des charges qui pèsent sur l'emploi productif, présente plusieurs avantages. Elle redonne de la compétitivité aux entreprises, stimule l'emploi et redonne des marges (salariales par exemple) tout en permettant au budget national d'être équilibré par les rentrées de TVA. La charge que celle-ci impose est effectivement supportée par tous et peut paraître injuste, mais elle est à relativiser sur deux points : l'un, c'est qu'elle pèse infiniment moins par son assiette qu'une augmentation des impôts, l'autre, c'est que la stimulation de l'économie qui en découle compense rapidement l'effort consenti sur la consommation (moins de chômage, augmentation des salaires). Avec un effet corollaire positif : elle porte aussi sur les produits importés venant hors d'Europe....

Comme quoi, l'enfer est toujours pavé de bonnes intentions et on ne peut pas exiger de Marie-Georges BUFFET qu'elle soit experte en économie de marchais... pardon de marché !


REPRISE DE VOLEE

Sarko_cravate_4"...A tous ceux d’entre vous qui sont revenus des colonies en ayant tout abandonné, n’emportant avec eux que leurs souvenirs de jeunesse et cette nostalgie qui ne les quittera plus jamais, je veux dire que si la France a une dette morale, c’est d’abord envers eux.
Aux enfants des harkis qui ont servi la France, qui ont dû fuir leur pays et que la France a si mal accueillis, je veux dire que si la France doit des excuses et des réparations, c’est à eux qu’elle les doit.
A tous les anciens combattants de nos anciennes colonies, je veux dire la reconnaissance de la France et je veux rendre hommage à Jacques Chirac de leur avoir rendu justice.
Aux Algériens, aux Marocains, aux Tunisiens, à tous les ressortissants de nos anciennes colonies qui espérant dans la France sont venus y vivre, je veux que la France tende la main, qu’elle les accueille fraternellement, qu’elle ne leur offre pas la repentance mais la compréhension et le respect..."

(extrait du discours de Toulon).


SEGôôCHE TOUTE !

Je l'aurais parié. A force de perdre du terrain, c'était sûr, elle allait se radicaliser : il faut sauver les meubles. Alors SEGOLENE, sous la pression (ou pas, peu importe) des "ELEPHANTS" du parti a renoué avec le discours dur qui n'apporte rien mais qui est susceptible de remobiliser les électeurs de gauche qu'on sentait un peu défaillants ces derniers temps. Voire ! Parce que les formules et le ton utilisés qui peuvent -certes- plaire aux militants, tiennent plus de la guerre civile bloc contre bloc que de la volonté de rassembler pour construire. On le savait, quand elle sent que ça lui échappe, "elle cogne !". Allons-y : les "profits rapaces", "profits arrogants qui se rêvent sans contraintes", "la boue et les coups tordus" (gonflée), "ceux d'en face et leurs relais dans les médias (France Inter appréciera)...rêvent de désigner un candidat acquis à leurs intérêts...C'est qu'il y a pour eux trop d'enjeux, trop d'intérêts à défendre, trop de réseaux à protéger, trop de projets qu'ils ne voudraient pas mettre surtout sur la place publique" (accusation gratuite).  Mais attention, "ceux d'en face" sont aussi des Français qui votent, et ceux qui sont de gauche, ne sont pas tous des militants du PS. Il faudrait peut-être parler aussi un peu aux autres !  Et pour l'instant, j'en connais pleins qui restent sur leur faim. Le "scoop", c'est que Roger HANIN vient d'annoncer qu'il votera SARKOZY, et ce n'est pas une plaisanterie !

Vas-y Ségolène, continue à suer ta haine !


ENTR'ACTE

P1010113 Me voilà de retour après une petite escapade parisienne, histoire de voir,"Tintinmania" oblige, l'expo Hergé (extra) au centre POMPIDOU, avant qu'elle ne ferme et un coup de théâtre de boulevard avec Martin LAMOTTE dans "La danse de l'Albatros" (rire garanti). Je vous recommande aussi l'excellente exposition "Venise et l'Orient" à l'Institut du Monde Arabe.... Un peu de légèreté et de beauté dans ce monde de brute, ça fait du bien ! Parce que pendant ce temps-là, l'actualité n'a pas chômé (promis-juré, je n'étais pas au meeting de Ségolène). Alors, sans plus attendre....


Y SONT COMBIEN ?

Le nombre des fonctionnaires n'est pas un sujet anodin. Il entre pour une part conséquente dans le budget de l'Etat au chapitre des dépenses, le financement de leurs retraites commence à peser et ira en s'alourdissant dans les prochaines années. Embaucher un fonctionnaire, c'est pour 40 ans puisque c'est un statut qui ne connaît pas le "licenciement" (sauf cas très exceptionnel). C'est pourquoi la cour des comptes recommandait en 2001 de procéder" à des réformes en profondeur, que les départs massifs à la retraite dans la décennie qui s'ouvre devraient faciliter". Autrement dit : il faut faire baisser le nombre des fonctionnaires.

Si l'on prend en compte l'ensemble des fonctions publiques : Etat, Territoriale et Hospitalière, la France comptait en 1996 : 4 490 000 fonctionnaires, en 2000 : 5 589000 et en 2002 : 5 798 000.  Si l'on ajoute les enseignants du privé sous contrat et les effectifs des entreprises publiques (type SNCF), on arrive à un total de 6,2 millions !  1 fonctionnaire pour 10 habitants ! Avec un nombre pareil, on devrait être le pays le mieux administré de la planète. Plus d'un salarié sur 5 : le poids de notre fonction publique n'est pas justifié et la décentralisation a aggravé la situation avec de nombreux doublons d'emplois.

Ceux qui parlent de toujours plus de fonctionnaires rêvent d'une société complètement étatisée. Ce modèle existe encore dans le monde : la Corée du Nord !


BONS CHIFFRES

Bons_chiffres Les "BONS CHIFFRES" de Jacques Marseille : un petit livre non partisan qui nous livre les chiffres qu'il faut connaître pour se faire chacun son idée. Mais il prévient, les faits sont têtus, et les chiffres parlent d'eux-mêmes (enfin souvent). Pour ceux qui aiment l'économie, et même les autres, parce que c'est tout public. Je vous en proposerai quelques pages bien choisies. Et pour commencer , sur les fonctionnaires....


3 QUESTIONS

Ce soir, j'ai envie de vous présenter Rachida DATI. Ce petit bout de magistrate me plait, autant par ses origines que par son franc parler et sa volonté.

Est-ce le fait que vous soyez issue de l'immigration qui a décidé Nicolas SARKOZY à vous nommer porte-parole ? - Je travaille depuis 4 ans avec lui. S'il m'a nommée, je pense que c'est sur mes compétences, parce qu'il n'est pas du genre à s'arrêter aux questions d'image. L'efficacité dont j'ai fait preuve dans les actions que nous avons menées, notamment les 300 visites que nous avons effectuées sur le terrain depuis 2002, l'a probablement conduit à penser que je pouvais occuper cette place utilement.

Vous quittez le terrain alors ? - Non, je continue d'aller à la rencontre des Français, mais sur des sujets beaucoup plus larges tels que l'éducation, la justice, la protection des mineurs...Je vous rappelle que j'étais chargée à son cabinet du projet de loi sur la prévention de la délinquance.

Quelles actions concrètes allez-vous mener ? - je reçois des jeunes qui viennent du Havre, de la Courneuve, de Perpignan... Les jeunes des banlieues ont beaucoup de choses à dire au candidat SARKOZY. Il en avait rencontré le 13 décembre dernier. Mon travail c'est aussi de rendre ces rendez-vous réguliers.


LES CHEMINS DE REPENTANCE....

Jack LANG, encore lui, me direz-vous, a fait encore des siennes. "La meilleure façon de s'excuser de la colonisation et de la guerre d'Algérie est de reconnaître la réalité des crimes qui ont été commis de 1830 à 1962...Il y a un devoir de réparation historique à l'égard de l'Algérie" a-t-il déclaré à la fin d'une conférence donnée à Alger. Dans un message dont il était porteur, Ségolène ROYAL y qualifie la colonisation de "système de domination, de spoliation et d'humiliation..." . La gauche française s'est installée dans la logique de la repentance qui veut que l'on s'excuse de tout, de l'esclavage, de la colonisation, de l'absence de développement, voire même d'exister encore, alors que nous aurions dû mourir puisque nous ne pouvions vivre que grâce au pillage que nous exercions sur le reste du monde.

Seulement voilà : la France, l'Europe, ont fait leur deuil  des colonies beaucoup plus vite que les ex-colonisés n'ont fait le deuil de leur ancienne métropole. Le vieux rêve du salut par le modèle collectiviste ayant échoué ("l'idéologie de la libération"), il fallait bien en venir à la récrimination.

"L’Histoire ne se divise pas entre nations pécheresses et continents archanges, races maudites et peuples intouchables, mais entre démocraties qui reconnaissent leurs bassesses et dictatures qui les dissimulent en se drapant dans les oripeaux du martyre. Faut-il rappeler cette évidence : que les Africains, comme les Asiatiques ou les Français sont les seuls responsables de leur développement et ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes de leur retard, quelle que soit par ailleurs la dureté du système international. Les ex-colonisés par leur combat sont devenus acteurs de leur destin. Ils sont donc comptables de leurs actes et ne sauraient s’en décharger éternellement sur les anciennes métropoles, s’exonérer de leurs erreurs sur « un colonialisme sans colons », notion qui évoque irrésistiblement le fameux couteau sans lame auquel il manque le manche".

                                                                                                                                 

La vague de repentance n'est salutaire que si la réciproque est vraie,  elle suppose que chacun reconnaisse ses aberrations, religieuses ou politiques. Sinon, la démarche se confond avec la recherche d'un bouc émissaire : ce n'est pas leur faute ! (donc c'est de la nôtre). Mais attention alors de ne pas faire de cette culture de l'excuse, une nouvelle marque de condescendance. Pourquoi un peuple ne serait-il pas comptable de ses actes, quarante  après son indépendance .

J'avais trouvé la loi sur le "rôle positif de la colonisation" incongrue. Le Président de la République a fort bien fait de la faire retirer. Laissons l'histoire aux historiens qui l'écriront quand nous ne serons plus là. De la même façon, nous n'avons pas à nous excuser : je ne me sens pas comptable des actions menées par les générations antérieures, pas plus qu'un jeune Allemand n'est responsable de ce qu'a fait HITLER.

   

Cela ne veut pas dire oublier.

      


PIN PON !

Une nouvelle fable vient d'être écrite par les pompiers CGT du Maine-et-Loire : "Les sapeurs sapent Buffet". Dans leur réponse à Christophe BECHU, ils précisent que leur présence à la réunion de Marie-Georges BUFFET n'était pas un soutien. Simplement, elle les a reçus et leur a donné 7 mn pour intervenir en public. Ce qu'ils n'avaient pas obtenu de Nicolas SARKOZY, le 1er décembre dernier (je doute de l'accueil qu'aurait réservé le public). Où va-t-on si la CGT se met à manifester dans les meetings du PC ! Comme Marie-Georges soutient leurs revendications, on ne sait plus qui soutient qui !... S'ils étaient honnêtes, il n'auraient pas accepté d'être pris en photo encadrant la candidate communiste, avec en arrière plan un slogan anti-Sarko ! Si c'est pas du soutien, ça ?

C'est de la mauvaise foi sur une grande échelle.


UN PEU D'ECONOMIE

Conomie_3Selon l'OCDE, l'économie mondiale est confrontée à un rééquilibrage de la croissance entre les régions plutôt qu'à un ralentissement. Il devrait profiter à la zone euro qui verrait la "reprise" se consolider. Les dépenses des ménages devraient y connaître une évolution convergente dans les différents pays, pour la 1ère fois depuis plusieurs années. Le marché du travail s'améliorera et stimulera la consommation notamment en France, en Allemagne et en Italie. La reprise allemande semble désormais solide, avec 2,5% en 2006 et autour de 2% attendus en 2007. La plupart des indicateurs sont passés au vert : redressement des investissements, moral en hausse des chefs d'entreprise, explosion des exportations (+ 13% en 2006) avec une prévision de nouvelle progression de 10%.

Après une croissance estimée à 10,5% en 2006, la CHINE devrait encore afficher une nouvelle progression de 10%. Selon certains, le pays est proche de la surchauffe et les autorités pourraient décider de ralentir l'activité.

Pour la FRANCE, l'économie devrait profiter de l'embellie allemande et du rééquilibrage mondial. Le marché du travail continuera à s'améliorer et le chômage à refluer. Le départ en retraite des "baby-boomers" s'accompagnera d'une moindre hausse de la population active (13 000 en 2007 contre 29 000 en 2006 et 67 000 en 2005). L' Insee prévoit la création de 115 000 postes au 1er semestre, mais les incertitudes électorales pourraient freiner l'embauche. De ce fait la majorité des emplois prévus ne sont pas des temps pleins : le chômage recule mais pas la précarité.


CANUTS MODERNES

P1010099_2Au dernier "café politique" de l'UMP, à Angers, dont Roselyne BACHELOT était l'invitée, un professeur d'université a exprimé son inquiétude sur le retard pris par la France dans la transposition de la directive européenne sur les OGM, et le flou entretenu par les pouvoirs publics concernant les conditions de la recherche. Le débat mérite en effet d'être approfondi, quand on voit l'Espagne s'activer et chez nous, une grande entreprise comme VILMORIN réduire considérablement ses travaux en France et annoncer un projet important en Chine.

A l'instar de nos canuts ou de l'ouvrier anglais John Ludd, les ouvriers textiles qui se révoltèrent contre les "machines à chômage" qu'étaient les métiers à tisser, nos canuts modernes ont des fourches et des moustaches : les faucheurs d'OGM, menés par José BOVE,  assimilent, sans preuve scientifique, les manipulations génétiques à la cuisine de Frankenstein. Pour les canuts, ça s'est terminé dans un bain de sang, et les luddites ont été décapités. Nos faucheurs, eux, ont été relaxés par le tribunal d'Orléans, en décembre 2005. Les juges se sont appuyés sur l'"état de nécessité" qui aurait conduit les écolos à détruire les plants de maïs. Cette relaxe relaye en fait un puissant mouvement d'opinion contre la modernité.

Les Chinois figurent parmi les spécialistes mondiaux de modifications génétiques des plantes, notamment sur le riz. L'hybridation des plantes existe depuis le fond des âges : c'est grâce à elle qu' a pu naître la civilisation humaine, en permettant la sédentarisation. Les OGM prolongent cette tradition avec les technologies d'aujourd'hui. Ce sont des emplois qualifiés, des cultures sans pesticides, des variétés résistantes à certains climats... qui sont concernés, au point que des ONG comme CAMBIA multiplient leurs efforts pour diffuser ces techniques pour lutter contre la famine et la  malnutrition. Et si les "faucheurs" avaient tout simplement tort !

Il est grand temps que le France et ses décideurs politiques clarifient la politique à mener, en dehors des aspects "respect du droit et du bien d'autrui". La recherche française en la matière, une des plus expérimentées, pourrait en souffrir, voire péricliter : un comble au pays de BUFFON et Du PETIT-THOUARS, de quoi faire se retourner dans leur tombe LINNE et MENDEL....


Impôt Stupide Français

Dficit_public_2Le mot est de Gérard BREMOND, PDG de "Pierre & Vacances" : "Cet impôt absurde a été en partie corrigé par le bouclier fiscal mis en place par Thierry Breton. Mais l'I.S.F. demeure inutile et nocif... Impôt que nos voisins européens ont aboli depuis longtemps.."

l'I.S.F. : concerne 394 518 foyers fiscaux sur 18 millions et  produit 3,85 milliards d'€. Les assujettis ont augmenté de 88% depuis 1999 avec la hausse de l'immobilier et du foncier. Il coûte 6 milliards, un luxe idéologique qui revient cher : 200 € par foyer qui paie l'impôt sur le revenu (l'équivalent d'une taxe audiovisuelle).

Selon l'économiste Christian St-Etienne, l'I.S.F. a fait fuir plus de 10 000 grandes fortunes représentant un capital estimé entre 70 et 100 milliards d'€.

Les conséquences de cet impôt : la fuite des capitaux avec le départ des entrepreneurs-actionnaires emportant leurs actifs à l'étranger. Ensuite celle des cerveaux. "Quelqu'un d'un peu entreprenant choisit son lieu d'activité professionnelle en fonction de la fiscalité... La richesse et la croissance d'un pays dépendent de son dynamisme économique. Or l'I.S.F. joue à l'inverse le rôle d'un injecteur de découragement et de perte de compétitivité" précise Gérard BREMOND. "Les vrais riches sont partis. Aujourd'hui, les moyens riches s'en vont, avec en moyenne 2 millions d'€..." constate Charles BEIGBEIDER (Poweo).

L'impôt tue l'emploi : 0,2% de croissance annuelle perdue, 500 000 emplois et 100 milliards d'€ qui auraient rapporté à l'Etat 7 milliards d'impôts, soit 2 fois plus que les recettes de l'I.S.F.

Dommage que Nicolas SARKOZY n'aille pas jusqu'au bout de sa logique !


PAUVRES

"Sommes-nous un pays de pauvres ?", tel était le thème de "C dans l'air" l'autre soir sur la 5. Sujet intéressant à traiter au moment où l'Abbé Pierre vient de disparaître -que son âme repose en paix, il l'a bien mérité- et où les "enfants de Don Quichotte" ont aligné leurs tentes rouges le long du canal Saint-Martin. On avait alors parlé de "tapage médiatique" pour attirer l'attention des responsables de tout poil, accusés de ne pas faire suffisamment pour traiter le problème. Comme la plupart du temps, la surmédiatisation du problème, abondamment reprise par les professionnels du misérabilisme qui prêchent les bonnes solutions à l'heure du cocktail, "l'effet loupe" a ancré dans la tête des gens que nous étions un pays de pauvres, où la misère s'étend sous les coups de boutoirs des grands méchants loups du libéralisme !

Bref, les "écarts se creusent" ! Ce n'est pas vrai en France, globalement. Je l'ai déjà expliqué, chiffres du CREDOC à l'appui. Encore qu'il faudrait relativiser cette notion avec ce qui se passe en Chine, où des fortunes considérables se font en peu de temps, alors que la masse patauge au bord de la misère. Et c'est un pays communiste !

En fait, comme l'explique Jacques MARSEILLE, l'économiste, nous avons "un gonflement du sentiment de pauvreté en contradiction avec la réalité". Que disent les chiffres : "nous avons en France 12% de ménages pauvres, il y en a 15% en moyenne dans l'Union Européenne et 20% en Irlande"..."Nous sommes le pays d'Europe où il y a le moins de pauvres !" Le taux de pauvreté a été divisé par deux en 30 ans, mais depuis quelques années, il baisse de moins en moins, parce que probablement on touche aux cas les plus difficiles. La pauvreté nous frappe plus parce qu'elle a changé de visage : elle ne touche plus les vieux, comme autrefois, mais les jeunes, les femmes monoparentales, .... Dans le même temps, la mortalité infantile est passée de 15/1000 à 3/1000 : c'est la plus basse du monde

Plutôt réconfortant, non ? Cela ne veut pas dire qu'il ne faille pas continuer les efforts en faveur des SDF et de la lutte contre la grande pauvreté. En passant de la "logique de guichet" à "l'accompagnement personnalisé", par exemple, comme l'a proposé Jean-François COPPE dans le débat.


JOCONDE

Paulette a trouvé sur internet, une perle sur le sourire de Ségolène. Il s'agit de l'analyse d'un livre de Philippe MURAY, intitulé : "le sourire à visage humain", éditions Belles Lettres (3€). Je vous livre quelques passages d'un article malheureusement un peu long pour le reproduire in extenso. .

Extraits du livre : "Notre époque ne produit pas que des terreurs innommables, prises d’otages à la chaîne, réchauffement de la planète, massacres de masse, enlèvements, épidémies inconnues, attentats géants, femmes battues, opérations suicide. Elle a aussi inventé le sourire de Ségolène Royal. On tourne autour, on cherche derrière, il n’y a plus personne, il n’y a jamais eu personne. Il n’y a que ce sourire qui boit du petit-lait, très au-dessus des affaires du temps, indivisé en lui-même, autosuffisant, autosatisfait, imprononçable comme Dieu, mais vers qui tous se pressent et se presseront de plus en plus comme vers la fin suprême. C’est un sourire qui descend du socialisme à la façon dont l’homme descend du cœlacanthe, mais qui monte aussi dans une spirale de mystère vers un état inconnu de l’avenir où il nous attend pour nous consoler de ne plus ressembler à rien. C’est un sourire tutélaire et symbiotique. Un sourire en forme de giron. C’est le sourire de toutes les mères et la Mère de tous les sourires. C’est un sourire près de chez vous, un sourire qui n’hésite pas à descendre dans la rue et à se mêler aux gens. Vous pouvez aussi bien le retrouver, un jour ou l’autre, dans la cour de votre immeuble, en train de traquer de son rayon bleu des encoignures suspectes de vie quotidienne et de balayer des résidus de stéréotypes sexistes, de poncifs machistes ou de clichés anti-féministes. C’est un sourire qui parle tout seul. En tendant l’oreille, vous percevez la rumeur sourde qui en émane et répète sans se lasser : "Formation, éducation, culture, aménagement du territoire, émancipation, protection, développement durable, agriculture, forums participatifs, maternité, imaginer Poitou-Charentes autrement, imaginer la France autrement, imaginer autrement autrement."

Le chroniqueur poursuit : "A l’heure où la dame blanche se prend les pieds dans le tapis, où Sarkozy la juge "démodée", où DSK assure dans le Canard Enchaîné que "si elle se met à dévisser dans les sondages, elle ne se rattrapera pas", à l’heure où Hollande, compagnon d’impôt sur l’infortune, fait quand même semblant d’y croire,... il est plus que temps de relire Muray, et d’acheter ce petit fascicule, extrait de ses Exorcismes Spirituels, où il exécute la gaucherie people comme personne. On trouve beaucoup de livres en librairie, mais rarement des textes indiscutables, auxquels ils seraient fâcheux d’enlever ou de corriger quoi que ce soit. Des textes définitifs, qui épuisent leur sujet. Le texte de Muray est de ceux là, il épuise son sujet. Il est donc court, moins de pages que de sous marins nucléaires. N’y figurent aucune attaque personnelle, aucune référence à une quelconque maison, à une quelconque imposition, rien d’intime, rien de dégradant, rien de polémique là dedans. Une analyse visionnaire, qui tient dans la poche, coûte trois euros six sous et permet de passer un moment agréable, avec Ségolène Royal et son sourire-programme." (in agoravox)

Moi, je vais essayer de l'acheter dès demain....


Bê-ê-ê-ê-ê-ê !

JACK LANG (conseiller spécial de Ségolène Royal) : "Ou bien on préfère donner le pouvoir à un homme vorace qui entend mettre la main sur les médias, sur les administrations, sur les consciences et ferait de la présidence de la République le pouvoir tout puissant qui, avec arbitraire et selon la loi du bon plaisir, imposerait son règne, ou bien on préfère une démocratie qui respirerait à plein poumons".

Il ne manque pas d'air le vieux beau pontifiant !

Quand on voit avec quel sectarisme les socialistes gouvernent les régions et avec quelle brutalité ils y ont fait le ménage dans les personnels en arrivant, c'est bien le contraire qui est à craindre. Avec la Présidence entre les mains des socialistes il n'y aurait plus aucun contre pouvoir dans notre pays....Quand on en arrive à ce niveau de caricature, c'est qu'on n'a pas grand chose à dire sur le fond.


BARDY PETIT !

L'Anjou se retrouve en première ligne dans l'état-major de Ségolène ROYAL. Serge BARDY, le secrétaire fédéral du PS de Maine-et-Loire est appelé en renfort avec une dizaine d'autres départements dans un staff qui n'en finit pas de grossir. "Il s'agit de donner un nouvel élan à la campagne à partir du 11 février !" a-t-il précisé. Donc, avec lui ça va "barder" ! (j'admets : un peu facile). Mais quand on lui parle de trou d'air, il s'étonne :"Quel trou d'air ?..." (Langue de bois super ligneuse). Alors s'il n'y a pas de trou d'air, pourquoi renforcer ? La campagne du PS, à deux mois et demi de l'échéance en est encore aux balbutiements et aux ajustements : un amateurisme surprenant pour un grand parti. A moins que la capacité de désorganisation d'une machine habituellement mieux huilée soit dans un "désir d'avenir"  qui n'arrive pas à se mettre au présent. Bientôt il faudra utiliser le "participe passé" ! Pardi !